Ce samedi 10 mai, près d’un millier de militants d’extrême droite ont défilé dans les rues de Paris, à l’occasion de la commémoration de la mort de Sébastien Deyzieu, un militant de l’Œuvre française décédé en 1994. La manifestation, bien que tenue sans incident majeur, a été marquée par des échanges tendus avec des militants antifascistes et a suscité une forte mobilisation policière.
Les militants, principalement jeunes hommes âgés de 20 à 30 ans, ont défilé entre Port-Royal et la rue des Chartreux, où Sébastien Deyzieu est mort accidentellement lors d’une manifestation il y a 31 ans. Les militants arboraient des symboles d’extrême droite, des croix celtiques et parfois des images évoquant l’iconographie nazie. L’événement a été encadré par un service d’ordre vigoureux et surveillé de près par les forces de l’ordre.
Le défilé, bien que déclaré comme ayant attiré environ 2.000 manifestants par les organisateurs, n’a été comptabilisé qu’à 1.000 participants par la préfecture de police.
Des contre-manifestations et des interpellations
En dépit d’une forte présence policière, quelques tensions ont émergé lorsque des militants se présentants comme antifascistes ont tenté de s’opposer à cette manifestation, entraînant des échauffourées et des tirs de mortiers à proximité. Les autorités ont procédé à 13 interpellations, dont celle de la personne organisatrice de la contre-manifestation, déclarée interdite par la préfecture. Cette dernière a été arrêtée pour avoir organisé une manifestation non autorisée.
Une manifestation sous tensions judiciaires
Initialement interdite par la préfecture de police de Paris, la manifestation d’extrême droite avait été autorisée suite à une décision du tribunal administratif, qui a suspendu l’interdiction. Le tribunal a estimé que la manifestation précédente, organisée l’année dernière, ne s’était pas soldée par de poursuites judiciaires. Cependant, le défilé de cette année a, comme l’an dernier, fait polémique. En 2023, la marche avait rassemblé près de 600 militants d’ultradroite, avec des symboles et slogans similaires, créant une onde de choc dans l’opinion publique.
Le contexte de la commémoration
L’événement commémorait la mort de Sébastien Deyzieu, un militant de l’Œuvre française, un mouvement d’extrême droite dissous, mort en 1994 après une chute accidentelle lors d’une manifestation. Depuis lors, des militants d’ultradroite organisent chaque année une marche pour honorer sa mémoire, bien que ce genre d’événement soit souvent perçu comme une provocation, notamment en raison des symboles nazis et néonazis utilisés par certains manifestants.
Source : BFMTV.