Malgré les risques judiciaires qu’elle encourt dans l’affaire des assistants parlementaires européens, Marine Le Pen ne semble pas susciter d’indignation populaire. Un récent sondage montre qu’une majorité de Français la juge traitée comme n’importe quel justiciable.

Ce lundi 31 mars, le verdict du procès des assistants parlementaires européens du Rassemblement national est tombé. Marine Le Pen, ancienne candidate à la présidentielle et figure de proue du RN, attendait la décision du tribunal correctionnel de Paris. Elle est accusée, avec huit autres anciens eurodéputés du parti, d’avoir utilisé des fonds publics pour rémunérer des assistants parlementaires qui auraient en réalité travaillé pour le parti politique, et non pour leurs mandats européens.

Une décision qui pourrait compromettre sa candidature en 2027

En cas de condamnation, Marine Le Pen risque une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire, ce qui signifie qu’elle serait immédiatement empêchée de se présenter à de futures élections, y compris en cas d’appel. Elle-même qualifie cette éventualité de « mise à mort politique », selon une déclaration faite à TF1-LCI. Pourtant, cette perspective ne semble pas émouvoir une majorité de Français.

Un jugement perçu comme équitable par l’opinion

Selon un sondage Odoxa-Mascaret réalisé pour Public Sénat et vingt titres de la presse quotidienne régionale, 53 % des Français estiment que Marine Le Pen est jugée « comme n’importe quel justiciable ». De plus, 46 % des sondés pensent qu’elle n’est pas victime d’un acharnement judiciaire lié à des considérations politiques.

Bardella, plan B crédible pour le RN

L’étude révèle aussi un autre enseignement clé : l’hypothèse d’une inéligibilité de Marine Le Pen ne serait pas perçue comme un handicap majeur pour le Rassemblement national. Lorsqu’ils doivent trancher entre les deux principales figures du parti, 31 % des Français préfèrent Jordan Bardella contre 16 % pour Marine Le Pen. Chez les sympathisants RN, la tendance est encore plus nette : 60 % pour Bardella, 32 % pour Le Pen.

Conséquence directe, 66 % des sondés estiment qu’une inéligibilité de Marine Le Pen ne constituerait pas un frein à l’ascension du RN vers le pouvoir. Un chiffre qui grimpe à 69 % chez les électeurs du parti.