À dix mois des élections municipales, le maire écologiste Grégory Doucet inaugure une série de neufs réunions publiques dans autant d’arrondissements que compte la ville, pour défendre son bilan. Objectif : répondre aux critiques sur sa politique de transformation urbaine et convaincre les Lyonnais qu’il est l’homme de la situation pour un second mandat.
Lundi soir, dans une salle comble du 8e arrondissement, le maire EELV de Lyon a donné le coup d’envoi de neuf rencontres citoyennes, une par arrondissement, pour « rendre des comptes » à ses administrés. « C’est un devoir démocratique », a-t-il affirmé à la presse, en réponse aux accusations de l’opposition, Pierre Oliver en tête, qui dénonce une « campagne déguisée financée par l’argent public ».
Grégory Doucet, élu en 2020 à la tête d’une coalition EELV-LFI-PS-PCF, entend assumer ses choix : réaménagements, pistes cyclables, limitation de la circulation automobile et priorisation des mobilités douces. « Il y a des nuisances, oui, mais elles étaient nécessaires », a-t-il martelé, évoquant un changement climatique « rapide » et la nécessité de transformer la ville.
Travaux, bitume et arbres : un discours écologiste assumé
Face aux critiques sur les nombreux chantiers, les embouteillages, les incivilités cyclistes ou encore la « piétonnisation à outrance », Doucet répond chiffres à l’appui : 10 000 arbres plantés, 14 hectares de nature gagnés, baisse de 11 % des particules fines et 22 % de consommation énergétique en moins depuis 2020.
« On détruit du bitume », a-t-il lancé, en réponse aux critiques sur les restrictions de circulation. Selon lui, la majorité des chantiers devraient s’achever à l’automne 2025.
Petit commerce et mixité sociale au cœur des préoccupations
Sur la question du déclin du commerce de proximité, le maire sortant a défendu sa politique d’attractivité piétonne face à l’essor du e-commerce. « Il faut donner envie d’aller chez les commerçants plutôt que de cliquer en ligne », a-t-il souligné.
Autre point majeur abordé lors de la réunion : la nécessité d’augmenter l’offre de logements, en particulier sociaux, et de renforcer la mixité sociale dans la ville.
Une campagne sous pression judiciaire et politique
Cette série de rencontres s’ouvre dans un climat tendu. Le 30 avril dernier, Grégory Doucet a été placé huit heures en garde à vue dans une affaire portant sur 24 agents municipaux soupçonnés d’avoir été affectés à des missions politiques illégales. Il dément formellement toute irrégularité et parle de fonctions administratives existant depuis les précédentes mandatures.
La pression vient aussi d’un éventuel rival de taille : Jean-Michel Aulas. L’ancien président de l’OL, soutenu en coulisse par la macronie et une partie de la droite lyonnaise, pourrait annoncer sa candidature.
À gauche, une possible candidature LFI représente une nouvelle mauvaise nouvelle pour le maire.
Un sondage Elabe-BFM créditerait l’homme d’affaires de 24 % des intentions de vote au premier tour, contre 22 % pour Doucet en cas de division à gauche et à droite, mais dans tous les autres scénarios, le maire sortant reste en tête, devançant Aulas de 4 à 9 points.
Source : Orange.