Dans un entretien accordé au journal Le Monde, Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique et auteur de « La Guerre des mondes », affirme que « Le durcissement du contexte international nous fait redécouvrir la centralité des armes nucléaires ». Sur X, il demande au sénateur Républicain J.D. Vance de fournir des preuves concernant ces critiques sur les livraisons d’armes en Ukraine, alors que celui-ci s’appuie sur un rapport du Département de la Défense américain. Tertrais fait partie des signataires du « Rapport sur les risques mondiaux » du Forum économique mondial publié en 2011.

Dans les colonnes du Monde, Bruno Tertrais discute des implications de la récente annonce par la Biélorussie de modifier sa doctrine militaire pour inclure des armes nucléaires tactiques russes, et de l’état actuel de la dissuasion nucléaire dans le contexte international.

Tertrais souligne que, malgré l’incertitude sur la présence effective d’armes nucléaires russes en Biélorussie, l’annonce a des conséquences politiques et stratégiques significatives, notamment en termes de perception. Il voit cette démarche comme un geste politique de Minsk et Moscou visant à renforcer leur intégration défensive, tout en restant conforme au droit international puisque ces armes resteraient sous contrôle russe.

L’article aborde également la banalisation des discussions sur l’usage nucléaire en Russie, que Tertrais trouve inquiétante non pas à cause des déclarations officielles, qu’il considère comme conformes à une rhétorique de dissuasion, mais en raison des commentaires incendiaires de figures secondaires. Cette normalisation du discours nucléaire pourrait, selon lui, influencer négativement la culture stratégique russe.

Tertrais conteste l’idée que la fin des traités de maîtrise des armements nucléaires, comme le traité New Start, signalerait le début d’une nouvelle course aux armements. Il argumente que ni la Russie ni les États-Unis n’ont l’intention ou les moyens de s’engager dans une telle dynamique, malgré les présentations d’armes futuristes par Moscou.

Enfin, le politologue explore la notion de « sanctuarisation agressive » et « défensive » dans le contexte de l’Ukraine et de l’OTAN. Tertrais explique que la dissuasion nucléaire permet à la Russie d’étendre sa liberté d’action tout en limitant le conflit à l’Ukraine, évitant ainsi une escalade avec les pays de l’OTAN.

Bruno Tertrais demande sur X au sénateur Républicain J.D. Vance de fournir des preuves concernant ces critiques sur les livraisons d’armes en Ukraine

Sur X, Bruno Tertrais répond à un tweet du sénateur républicain, JD Vance qui affirme « Nous n’avons tout simplement aucune idée de l’endroit où est passée une grande partie de notre argent en Ukraine ». « La corruption est hors de contrôle. Une raison de plus pour refuser une aide supplémentaire. »

Dans un article de Foxnews, on apprend que JD Vance a alerté ses collègues républicains sur les failles dans le suivi de l’aide américaine à l’Ukraine, signalées par un rapport du Département de la Défense américain. Ce rapport révèle que 59% des armes envoyées n’ont pas été correctement surveillées. Vance critique la prétendue transparence et efficacité du suivi des armes, soulignant l’impossibilité de vérifier si les armes ont été détournées sans un inventaire précis. Il met en lumière les défis de la surveillance dans une zone de conflit comme l’Ukraine et appelle à une meilleure gestion.

Bruno Tertrais rétorque sur le réseau social d’Elon Musk, que « C’est complètement absurde ». « Le sénateur pourrait-il fournir des preuves ? Parce qu’il y a bien des choses à l’opposé. »

Bruno Tertrais est directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique et expert associé à l’Institut Montaigne, qui compte de nombreux contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial. On peut citer Morgan Guérin, Leïla Ferrali, Théophile Lenoir ou Victor Poirier.

Durant la campagne présidentielle de 2017, Tertrais a rejoint l’équipe d’experts conseillant le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, sur des sujets de diplomatie et de défense, une expérience qu’il omet souvent de mentionner dans ses biographies officielles.

Il fait surtout partie des signataires du « Rapport sur les risques mondiaux » du Forum économique mondial publié au 2011 et s’est rendu à deux reprises aux réunions du groupe Bilderberg, en 2017. Là où cela se complique, c’est que JD Vance s’est également rendu à cette réunion.