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Photo : @Alexender Migl

La Fiat 500 en panne d’électrification : Une transition difficile

L’iconique Fiat 500 traverse une période tumultueuse depuis son passage à l’électrique. Alors que la production de la version thermique a pris fin à Tychy en Pologne, la version électrique, la 500e, peine à séduire les acheteurs. Stellantis a récemment annoncé la suspension temporaire de sa production à Turin, face à un manque significatif de commandes.

Lancée en 2020, la Fiat 500e incarnait la vision de Fiat, l’entreprise de la famille Agneli, habituée des réunions du groupe Bilderberg, pour un avenir plus durable, mais les chiffres ne sont pas à la hauteur des attentes. Selon les syndicats, la production de la 500e ne devrait pas dépasser les 20 000 exemplaires cette année, une chute alarmante par rapport aux 75 000 unités produites l’année précédente. Cette baisse s’explique par les « graves difficultés » rencontrées sur le marché européen des véhicules électriques, où les modèles zéro émission représentent 12,4 % des ventes, un chiffre en légère régression.

Le passage à l’électrique n’a pas seulement impacté les volumes de production, mais aussi les prix. Avec un tarif de base de 30 400 euros pour la 500e, contre 18 700 euros pour l’ancienne version thermique, le coût élevé de cette nouvelle version freine de nombreux acheteurs. Malgré son classement comme quatrième voiture électrique la plus vendue en France, cela ne suffit pas à combler l’écart.

L’arrivée d’une version hybride

Face à cette désaffection, Stellantis a réagi en développant une version hybride de la 500e, prévue pour 2025 ou 2026. Cette décision est une première dans l’industrie automobile, où un constructeur doit adapter un modèle électrique vers une version hybride. Cette nouvelle stratégie vise à attirer un public plus large, notamment ceux qui ne sont pas encore prêts à passer entièrement à l’électrique.

Un héritage difficile à relayer

Lancée en 1957, la Fiat 500 est devenue une icône, symbolisant le charme italien. Avec des ventes atteignant 4,5 millions d’unités pour la première génération, puis 3,3 millions pour la version néorétro lancée en 2007, elle a su s’imposer comme un modèle de référence dans l’automobile. Cependant, la version électrique n’a pas encore réussi à répliquer ce succès, malgré les tentatives de modernisation et de personnalisation qui avaient marqué les versions précédentes.

Fiat avait notamment misé sur des éditions limitées et des collaborations prestigieuses, comme celles avec Gucci ou Ferrari, pour renforcer l’attrait de la 500 auprès d’une clientèle soucieuse de mode. Pourtant, malgré ces efforts, la 500e ne trouve pas encore sa place sur le marché.

L’enjeu de la production en Italie

Cette situation affecte également Stellantis en Italie, où le constructeur fait face à des critiques croissantes du gouvernement de Giorgia Meloni. Les autorités reprochent au groupe de délocaliser une partie de sa production, ce qui a un impact direct sur l’emploi local. Bien que Stellantis ait augmenté sa production en Italie de 9,6 % en 2023, la baisse récente de 25 % au premier semestre de 2024 soulève des inquiétudes.

En réponse aux pressions gouvernementales, Stellantis s’était engagé à développer une usine de batteries à Termoli, mais ce projet a été suspendu par ACC, le consortium franco-allemand de batteries détenu par Stellantis, mais aussi TotalEnergies, membre du FEM et Mercedes, qui appartient au groupe Daimler, membre du forum. Une manifestation a d’ailleurs eu lieu pour protester contre cette décision, soulignant l’importance de préserver l’industrie automobile italienne face aux délocalisations.

Ainsi, la Fiat 500, autrefois un symbole de succès pour Fiat, traverse une phase difficile avec sa version électrique, notamment en raison du prix. La nouvelle Fiat Topolino, une version italienne de la Citroën, AMI, s’inspirant de la 500 originale, commercialisée aux alentours de 10 000 euros, avec une offre en LLD à 59 euros par mois, pourrait tirée son épingle du jeu.

Toutefois, au mois de mai, la Guardia di Finanza, en collaboration avec l’agence italienne des douanes, a saisi les 134 Fiat Topolino au port de Livourne. La raison ? Elles arboraient un drapeau italien sur leur carrosserie, ce qui a été jugé trompeur pour les consommateurs selon les autorités italiennes, alors que ce véhicule est produit au Maroc.

L’acharnement du gouvernement à défendre la production de FIAT en Italie peut s’expliquer par l’Histoire, puisqu’au siècle dernier, les usines de la firme ont attiré la main d’oeuvre venue du Mezzogiorno, le sud de la péninsule qui était alors très pauvre.

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