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Kazem Gharib Abadi. Photo : @Wikidata.

International : L’Iran relance le dialogue nucléaire avec l’Europe, sous pression de Donald Trump

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L’Iran a renoué le dialogue avec le trio européen – France, Allemagne et Royaume-Uni – lors d’une réunion stratégique à Istanbul le 16 mai 2025, dans le but d’évaluer l’état des négociations avec les États-Unis autour de son programme nucléaire. Une relance diplomatique qui intervient alors que le président américain Donald Trump accentue sa pression sur Téhéran, exigeant des avancées rapides sous peine de représailles.

Héritage du pacte signé en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances – accord dont les États-Unis se sont unilatéralement retirés en 2018 – le programme nucléaire iranien continue de susciter l’inquiétude. Téhéran, de son côté, campe sur ses positions et affirme que son enrichissement d’uranium, désormais à 60 %, reste exclusivement à des fins civiles.

Pression maximale et diplomatie musclée

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a réactivé sa stratégie de « pression maximale » sur l’Iran. Selon Axios, Washington aurait même transmis une proposition écrite à Téhéran, qualifiée de « rameau d’olivier » par le président américain. Ce vendredi, il a déclaré sans détour : « Ils doivent bouger rapidement, sinon quelque chose de mauvais arrivera ».

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a répondu que son pays n’avait « rien reçu » selon des médias locaux.

Les Européens vigilants et prêts à agir

Côté européen, la fermeté est également de mise. Le vice-ministre iranien Kazem Gharibabadi a reconnu que les discussions avec le groupe E3 portaient sur la levée des sanctions et les négociations en cours avec Washington. L’Union européenne, qui dispose du levier du « snapback » pour rétablir les sanctions internationales, met en garde Téhéran contre toute tentative de surenchère.

Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a d’ailleurs affirmé fin avril que l’Europe n’hésiterait « pas une seule seconde » à réactiver les sanctions si la sécurité du continent venait à être menacée.

Marco Rubio s’entretient à Istanbul avec des conseillers européens sur l’Iran et l’Ukraine

Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a rencontré vendredi à Istanbul plusieurs hauts responsables européens pour évoquer les dossiers du nucléaire iranien et de la guerre en Ukraine. Étaient présents Jonathan Powell, conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre britannique, Günter Sautter, conseiller du chancelier allemand pour la politique étrangère et la sécurité, ainsi qu’Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique du président français. Ces discussions, selon un responsable américain, s’inscrivent dans le cadre d’une coordination transatlantique renforcée face aux défis géopolitiques actuels.

Un dilemme nucléaire à l’équilibre précaire

Alors que les négociations indirectes entre l’Iran et les États-Unis se poursuivent sous médiation omanaise, Téhéran martèle son droit à l’enrichissement de l’uranium. Le conseiller Ali Shamkhani a pourtant laissé entrevoir une ouverture, affirmant que l’Iran pourrait limiter temporairement l’enrichissement en échange d’une levée totale des sanctions économiques.

Dans un contexte tendu où les tensions régionales restent vives, cette nouvelle phase de discussions pourrait sceller un retour diplomatique à la table des négociations ou marquer un basculement vers un affrontement plus direct.

Source : Science et avenir, Le Monde.

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