Dans le sud de la France, au cœur d’une Provence aux paysages contrastés, s’érige la Cité Saint-Martin de Manosque, un lieu à l’histoire douloureuse. Ce quartier est symbole d’une tragédie silencieuse, celle des Harkis, soldats auxiliaires engagés aux côtés de l’armée française pendant la guerre d’Algérie, arrachés à leur terre natale et relégués en métropole dans des conditions souvent indignes. La récente reconnaissance de la Cité Saint-Martin comme lieu de relégation marque une étape importante dans la réhabilitation de ce pan méconnu de l’histoire franco-algérienne.
La Cité Saint-Martin, qui a vu le jour dans les années qui ont suivi ce conflit meurtrier, est devenue au fil du temps un lieu de mémoire, mais aussi de souffrances. Les Harkis et leurs familles y ont souvent vécu dans des conditions d’exclusion sociale et économique, privées de droits fondamentaux et confrontées à un racisme latent.
Un combat pour la reconnaissance
Cette année, à l’initiative de plusieurs associations de défense des Harkis, parmi lesquelles l’ARACAN 04 dirigée par Benaïcha et Yamina Chalabi, une nouvelle étape a été franchie avec la reconnaissance officielle de la Cité Saint-Martin comme lieu de relégation. Ce statut témoigne des conditions injustes et discriminatoires dans lesquelles ces Français d’origine algérienne ont été contraints de vivre.
Vers une réconciliation nécessaire
Le chemin vers la réhabilitation complète des Harkis et de leurs descendants est semé d’embûches, mais des avancées notables sont à souligner. La Cité Saint-Martin, de par sa reconnaissance, incarne désormais une volonté commune de regarder l’histoire en face et de rendre justice à ces familles pour les injustices qu’elles ont subies. C’est aussi l’opportunité de créer une réconciliation entre les générations, d’encourager un dialogue apaisé et de bâtir ensemble un avenir où le souvenir se mêle à l’espoir d’une société plus juste.
Au-delà de son rôle de lieu de mémoire, la Cité Saint-Martin est aussi un miroir des défis contemporains de la France. Elle interroge sur la capacité du pays à reconnaître les erreurs du passé pour mieux construire le futur. Une exigence de vérité, mais aussi une invitation à ne jamais retomber dans l’oubli.
Source : La Provence.