Grâce à la guerre commerciale lancée par l’ancien président américain Donald Trump, Xi Jinping a consolidé son pouvoir en Chine et étendu son influence sur la scène internationale. Pékin, qui avait anticipé les conséquences économiques du bras de fer engagé dès 2020, s’est affirmé comme une puissance résiliente face aux politiques protectionnistes des États-Unis.
Dès 2020, la Chine, sous l’impulsion de Xi Jinping, a entamé une réorientation stratégique de son économie pour affronter la guerre commerciale initiée par Washington. La réaction de Pékin face aux droits de douane imposés par le gouvernement Trump s’est traduite par une politique de recentrage sur le « marché intérieur » et par une accélération de la recherche d’autosuffisance technologique et industrielle.
Le président chinois a ainsi très tôt compris qu’un isolement économique partiel n’était pas seulement prévisible, mais inévitable. Il a donc préparé le pays à y faire face, consolidant ainsi sa légitimité interne. Dans un discours largement relayé à l’époque, il avait affirmé : « Le vent et la pluie peuvent venir, mais la montagne imposante reste inébranlable. »
Une centralisation renforcée du pouvoir
La stratégie de résistance à la guerre commerciale a coïncidé avec une concentration accrue du pouvoir entre les mains de Xi Jinping. Le durcissement des tensions avec Washington a renforcé l’argument, au sein du Parti communiste chinois, selon lequel seule une direction centralisée pouvait garantir la stabilité nationale. Dès la première salve de sanctions américaines, les organes de propagande ont présenté le président chinois comme le seul rempart contre l’adversité occidentale.
Ce contexte a légitimé des réformes institutionnelles menées tambour battant : à partir de 2020, Xi Jinping a accru son contrôle sur les grandes entreprises publiques et les secteurs stratégiques, contribuant à une nouvelle phase de centralisation économique et politique.
Une influence extérieure en progression
Sur le plan extérieur, Pékin a profité de l’isolement croissant des États-Unis pour tisser de nouvelles alliances commerciales et diplomatiques. Alors que Washington se fermait, la diplomatie chinoise s’est déployée activement en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Le plan des Nouvelles Routes de la Soie a gagné en visibilité, devenant une alternative efficace et crédible à la domination américaine sur les échanges mondiaux.
L’absence de coordination occidentale et la désengagement partiel des États-Unis sous Donald Trump ont laissé un vide que la Chine a exploité habilement. Xi Jinping a ainsi accru sa stature internationale en prônant un multilatéralisme favorable à Pékin et en se présentant comme un garant de la stabilité économique globale.
En s’appuyant sur la guerre commerciale déclenchée par l’administration Trump dès 2020, Xi Jinping est parvenu à conforter son pouvoir, à la fois au sein de la Chine et sur la scène internationale.
source : Courrier international