Le voilier humanitaire Madleen, affrété par la Freedom Flotilla Coalition pour briser le blocus de Gaza, a été intercepté dans la nuit de dimanche à lundi 9 juin par les forces israéliennes alors qu’il approchait des côtes palestiniennes. À bord se trouvaient l’activiste suédoise Greta Thunberg, l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan, et dix autres militants venus de plusieurs pays.
Parti d’Italie le 1er juin avec une escale en Égypte, le bateau se dirigeait vers la bande de Gaza en dépit des avertissements lancés par Israël, qui avait annoncé son intention de déployer un commando maritime pour l’intercepter.L’intervention a eu lieu à 3h02 du matin, selon l’ONG organisatrice, qui affirme que le voilier a été arraisonné en eaux internationales — ce que conteste Israël, qui invoque des raisons de sécurité nationale.
Des accusations de « kidnapping » et de « provocation médiatique »
La Freedom Flotilla Coalition a dénoncé une « violation manifeste des lois internationales », affirmant que les passagers ont été « kidnappés » et qu’Israël « n’a aucune autorité légale pour détenir des volontaires dans les eaux internationales ». Le ministère israélien des Affaires étrangères a diffusé des images montrant les passagers recevant de la nourriture et des gilets de sauvetage, avant de préciser que le bateau faisait route « en toute sécurité » vers les côtes israéliennes.
Le gouvernement israélien a accusé les passagers, dont Greta Thunberg, de chercher à orchestrer une « provocation médiatique », et a justifié l’arraisonnement au nom de la lutte contre le Hamas. « L’État d’Israël ne permettra à personne de briser le blocus maritime de Gaza, dont l’objectif est d’empêcher le transfert d’armes au Hamas, une organisation terroriste qui détient nos otages », a déclaré le ministre de la Défense Israël Katz.
Réactions politiques et pressions internationales
Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise, a dénoncé l’« arrestation illégale » de Rima Hassan et des autres militants.
Sur les réseaux sociaux, les passagers avaient fait savoir qu’ils s’attendaient à une interception, appelant leurs gouvernements à les protéger. L’eurodéputée Insoumise, Rima Hassan a publié aux alentours de 1 heure du matin, une vidéo sur laquelle on pouvait voire que le sol était recouvert d’un liquide blanc, vraisemblablement projeté par un drone israélien.
Selon les autorités israéliennes, ils devraient être débarqués dans le port d’Ashdod.
Ce nouvel incident s’inscrit dans un contexte humanitaire catastrophique à Gaza. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) parle d’un « effondrement total » des infrastructures sanitaires et accuse Israël de bloquer l’aide humanitaire. L’ONU, de son côté, continue de dénoncer les bombardements quotidiens et le risque imminent de famine.
Une opération qui ravive le souvenir de 2010
Cette interception n’est pas sans rappeler celle de 2010, lorsqu’une flottille internationale partie de Turquie avait été violemment stoppée par l’armée israélienne, provoquant la mort de dix militants. Depuis, le blocus maritime imposé par Israël reste l’un des points les plus contestés de sa politique à l’égard de Gaza.
La France Insoumise appelle à un rassemblement ce lundi à 18 h, place de la République « pour libérer la flottille de la liberté et contre le génocide à Gaza ».
Source : Nouvel Obs.
