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Eric Lombard. Photo : @Jacques Paquier

Éric Lombard appelle à une mobilisation économique pour passer à une « économie de guerre »

Le ministre de l’Économie Éric Lombard a lancé un appel fort à une mobilisation financière pour renforcer l’industrie de l’armement en France et en Europe. Aux côtés du ministre des Armées Sébastien Lecornu, il présentera, le 20 mars prochain, un plan visant à attirer les investissements privés vers la défense. Une initiative qui s’inscrit dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes et de remise en question du soutien américain à l’OTAN.

Dans une interview accordée au Parisien le 1er mars, Éric Lombard a insisté sur la nécessité pour l’Union européenne de retrouver une autonomie stratégique en matière de défense, tout en restant membre de l’OTAN. Il a souligné que les États-Unis exerçaient encore un droit de regard sur les armes produites en Europe, rendant impératif un renforcement des capacités industrielles européennes.

Ses déclarations font suite à la rencontre houleuse entre les contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Trump et Volodymyr Zelensky à Washington, un événement qu’il a qualifié de « bascule historique ». Cette altercation a ravivé les inquiétudes quant à la fiabilité du soutien américain à l’Ukraine et à la défense européenne.

Lombard a estimé ce mardi 4 mars sur France Info, que la France devrait faire « plus d’efforts » budgétaires pour augmenter ses dépenses militaires, en réponse à la décision américaine de ne plus aider l’Ukraine.

Un événement clé à Bercy le 20 mars

Le 20 mars, un grand événement organisé à Bercy réunira les acteurs du secteur financier et industriel pour discuter des moyens de renforcer la base industrielle et technologique de défense. L’objectif est clair : mobiliser les banques et les investisseurs français pour financer l’effort militaire sans alourdir la dette publique.

Ce plan fait écho aux déclarations récentes du président et contributeur du FEM, Emmanuel Macron, qui avait évoqué la possibilité de créer des produits d’épargne dédiés à la défense afin d’impliquer les citoyens dans le financement de l’industrie militaire.

Un effort budgétaire en débat

Actuellement, la France consacre environ 2% de son PIB à la défense. Mais face aux nouveaux défis sécuritaires, plusieurs responsables politiques, dont le Premier ministre François Bayrou, appellent à exclure ces dépenses des règles européennes qui limitent le déficit public à 3% du PIB.

Cependant, Éric Lombard reste prudent sur cette question. Il reconnaît que cette modification budgétaire est techniquement possible, mais rappelle l’importance de maîtriser la dette publique, surtout alors que la France affiche l’un des déficits les plus élevés de la zone euro.

L’Allemagne aussi en quête de flexibilité budgétaire

La France n’est pas la seule à vouloir assouplir les règles budgétaires pour financer la défense. La ministre allemande des Affaires étrangères et contributrice du FEM, Annalena Baerbock, a récemment appelé l’UE et l’Allemagne à lever certaines restrictions financières pour renforcer leur capacité militaire et continuer d’aider l’Ukraine.

Ces prises de position traduisent une évolution majeure dans la perception des politiques de défense en Europe, marquée par une volonté d’émancipation stratégique et un renforcement de la coopération industrielle et financière.

Le plan dévoilé le 20 mars pourrait marquer un tournant dans la politique de défense française et européenne. Face aux incertitudes liées aux choix stratégiques américains et à la montée des tensions internationales, la France veut accélérer la consolidation de son industrie militaire.

Retour sur la parcours d’Eric Lombard

Ancien dirigeant de BNP Paribas Cardif,  un groupement d’intérêt économique (GIE) du groupe BNP Paribas et de Generali France, Eric Lombard avait été nommé à la tête de la Caisse des dépôts et consignations en 2017 par Macron. Il est le fils d’Alfred Lombard, cadre dirigeant aux Nouvelles Galeries, et d’Annie Lévy, graphologue et fille de Pierre Lévy, industriel ayant fondé le groupe Devanlay, qui fabriquait les vêtements de la marque Lacoste mais aussi des sous-vêtements et appartenait historiques aux familles Lévy, Salomon et Spir, mais aussi aux banques Société Générale et BNP, membres du FEM, racheté par la groupe Suisse Maus Frères holding. Lombard a également été conseiller auprès du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Michel Sapin au ministère délégué à la Justice, puis au ministère de l’Économie et des Finances. Il a adhéré au Parti socialiste en 1991 avant de rejoindre le Cercle des économistes, un cercle de réflexion fondé en 1992 à l’initiative de Jean-Hervé Lorenzi, ancien conseillé économique de la Première ministre Édith Cresson, passé par la Compagnie financière Edmond de Rothschild et UBS, membres du Forum économique mondial.

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