Lors du voyage d’État d’Emmanuel Macron au Maroc, un invité a particulièrement attiré l’attention : l’humoriste Yassine Belattar, qui n’a jamais caché sa proximité avec le chef d’Etat Français. Condamné en 2023 à quatre mois de prison avec sursis pour menaces de mort, Belattar accompagne le président dans cette visite de trois jours, aux côtés de son épouse Brigitte Macron et d’une délégation de ministres, patrons et personnalités.
D’après CNews, la présence de l’animateur, ajoutée tardivement à la liste des invités, n’a pas été annoncée initialement par l’Élysée. Cette inclusion a rapidement suscité des réactions, notamment de figures politiques comme Jordan Bardella, président du Rassemblement national, qui a dénoncé sur X (anciennement Twitter) la participation de l’humoriste, qualifiant sa présence de « proche des antisémites du CCIF » et « irrespectueuse pour la France et le Maroc ».
Un parcours marqué par les polémiques
Proche d’Emmanuel Macron depuis son premier mandat, Yassine Belattar avait été nommé en 2018 au conseil présidentiel des villes avant de démissionner un an plus tard suite à une controverse autour du port du voile. Sa condamnation en 2023 pour menaces de mort, visant plusieurs personnalités du monde du spectacle, avait renforcé les critiques à son encontre, notamment de la part de la droite et de l’extrême droite, qui l’accusent de complaisance avec des mouvances islamistes.
Malgré sa condamnation, l’humoriste avait été reçu par deux conseillers de l’Élysée en novembre 2023, suscitant une polémique à l’époque, surtout après l’annonce de la non-participation du président à une grande marche contre l’antisémitisme. La présence de Belattar au voyage au Maroc est vue par certains comme une erreur de jugement de l’Élysée, en pleine période de tensions diplomatiques et de débats sur la laïcité en France.
La diffusion d’une vidéo où l’on voit le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, salué chaleureusement, Yassine Belattar, a également fait l’objet de nombreuses critiques en raison du passé de l’humoriste. Selon le journaliste de CNews, Gauthier Le Bret, l’entourage du ministre a tenu à clarifier la situation en déclarant que « le ministre ne le connaît pas ». « Au regard de sa tenue d’ailleurs, il l’a pris pour un technicien. » Une belle preuve de courage politique et de courtoisie.