Moins d’un mois après son élection, le pape Léon XIV a choisi de faire de la paix en Ukraine une priorité de son pontificat. Il a renoué le dialogue avec Vladimir Poutine, lors d’un entretien téléphonique organisé le mercredi 4 juin. C’est la première fois depuis plus de trois ans qu’un souverain pontife échange directement avec le président russe.
Selon le communiqué du Saint-Siège, le pape a exhorté Moscou à poser un geste en faveur de la paix, et a souligné l’importance du dialogue direct entre les parties pour progresser vers une résolution du conflit. Le Vatican affirme sa volonté d’héberger des pourparlers ou de faciliter toute initiative diplomatique favorisant la désescalade.
Une médiation vaticane relancée
Léon XIV a confirmé le maintien de la mission diplomatique confiée au cardinal italien Matteo Zuppi. Ce dernier avait été mandaté par le pape François dès les premières semaines de l’invasion russe pour négocier la libération des prisonniers de guerre ukrainiens et le retour des enfants déplacés en Russie.
La continuité de cette mission montre que le nouveau pontificat entend capitaliser sur les efforts entamés tout en renforçant le rôle du Vatican comme médiateur neutre.
Poutine défend sa ligne tout en maintenant le canal ouvert
De son côté, Vladimir Poutine a répondu en réitérant ses accusations contre Kiev. Dans un communiqué, le Kremlin affirme que l’Ukraine « mise sur l’escalade du conflit » et mène des « actions de sabotage contre des infrastructures civiles » en Russie, faisait référence à la spectaculaire attaque de drone sur un aérodrome et sur l’attaque du pont de kertch. Le chef du Kremlin s’est toutefois abstenu de fermer la porte au dialogue, manifestant un intérêt à maintenir un canal diplomatique privilégié avec le Vatican.
Ce geste mutuel marque un rare moment de diplomatie dans une guerre marquée par l’enlisement, la méfiance et la propagande, des différents protagonistes. Le pape Léon XIV semble vouloir utiliser l’autorité morale du Saint-Siège pour peser dans les négociations de paix et ouvrir une brèche dans le mur diplomatique entre Moscou, Kiev et l’Occident.