Le président roumain et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Klaus Iohannis a annoncé ce lundi 10 février sa démission, prenant acte des critiques concernant son maintien à son poste après l’annulation du premier tour de l’élection présidentiel, le 6 décembre 2024, qui avait vu le candidat pro-russe, Calin Georgescu, viré en tête. Le gouvernement roumain avait annoncé, le 16 janvier, que la nouvelle élection présidentielle se tiendrait au mois de mai, suscitant de nombreuses critiques, notamment de la part d’Elon Musk.
Dans une allocution officielle depuis Bucarest, Klaus Iohannis, chef d’État libéral et pro-européen, a justifié sa décision par la nécessité d’éviter une crise politique encore plus profonde.
« Afin d’épargner à la Roumanie et aux citoyens roumains une crise, je quitterai mes fonctions mercredi. »
Cette annonce intervient alors qu’une procédure de destitution était en cours contre lui au Parlement. Son mandat, qui devait s’achever fin 2024, a été perturbé par l’annulation du premier tour de la présidentielle, remporté par le candidat d’extrême droite Calin Georgescu.
L’annulation du vote par la justice roumaine, le 6 décembre 2024, a été justifiée par des « multiples irrégularités et violations de la loi électorale », en lien avec des campagnes de désinformation et une possible influence russe. Depuis, des manifestations massives ont eu lieu dans tout le pays, dénonçant un « coup d’État » et appelant à de nouvelles élections.
La décision de justice avait aussi fait réagir Elon Musk, qui a écrit sur X (anciennement Twitter) : « Comment un juge peut-il annuler une élection et ne pas être considéré comme un dictateur ? »
L’extrême droite jubile et veut un second tour immédiat
L’annonce de la démission de Klaus Iohannis a été accueillie avec satisfaction par les partisans de l’extrême droite, notamment par l’Alliance pour l’Unité des Roumains (AUR) et son leader George Simion.
Sur Facebook, Simion a déclaré : « C’est votre victoire ! Klaus Iohannis a démissionné ! Maintenant, il est temps de renouer avec l’État de droit. Reprenons le second tour. »
Calin Georgescu, vainqueur contesté du premier tour, a également réagi en appelant à reprendre immédiatement la présidentielle. Cependant, il reste sous le coup d’une enquête de la Commission européenne de la contributrice de l’agenda 2030 du FEM, Ursula von der Leyen, qui analyse les soutiens illicites qu’il aurait reçus via TikTok, réseau social membre du FEM et d’autres plateformes numériques.
Un intérim incertain avant un scrutin sous tension
D’ici la nouvelle élection présidentielle prévue en mai 2025, c’est le président du Sénat, Ilie Bolojan, qui assurera l’intérim à la tête de l’État. Le premier tour est fixé au 4 mai, avec un second vote prévu le 18 mai en cas d’absence de majorité absolue.
Face à la montée de l’extrême droite, les forces politiques pro-européennes tentent de former un front commun. Un gouvernement de coalition s’est constitué fin décembre 2024, et un candidat unique, Crin Antonescu, pourrait être désigné pour faire face à Calin Georgescu. Par ailleurs, le maire de Bucarest, Nicusor Dan, a également annoncé son intention de se présenter en tant qu’indépendant.
Un bilan en demi-teinte pour Klaus Iohannis
Après dix ans à la présidence, Klaus Iohannis quitte le pouvoir avec un bilan contrasté. Ses détracteurs lui reprochent un manque de charisme et d’avoir été trop passif face aux crises politiques et économiques qui ont secoué la Roumanie.
D’origine saxonne de Transylvanie, cet ancien professeur de physique a souvent été critiqué pour son manque de proximité avec les Roumains, certains allant jusqu’à le surnommer « l’Allemand ».
Dernièrement, il avait brigué en mars le poste de secrétaire général de l’OTAN, mais avait été battu par le Néerlandais Mark Rutte, lui aussi proche du FEM.
Sources : Le Monde, Le Figaro.