Alors que les tensions entre Israël et l’Iran ont atteint un niveau critique dans la nuit du 12 au 13 juin, Emmanuel Macron a pris la parole depuis l’Élysée pour exprimer la position officielle de la France. Entre condamnation de l’Iran, appel à la négociation, renforcement du dispositif sécuritaire et préoccupations économiques, le chef de l’État a dressé un tableau alarmant de la situation géopolitique au Proche-Orient.
Le président français a fermement condamné l’attitude de Téhéran, qu’il accuse d’avoir rompu ses engagements internationaux sur le nucléaire. Selon lui, l’Iran dispose aujourd’hui de « près de 40 fois plus d’uranium enrichi que ce qui lui était autorisé », s’affranchissant de toutes ses obligations. Emmanuel Macron s’est appuyé sur les constats de l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui « ne peut plus garantir que le programme iranien est pacifique ».
Il a également pointé du doigt le soutien de l’Iran à des groupes comme le Hamas, le Hezbollah ou les Houthis, et a rappelé que Téhéran continue de détenir deux otages français. Le président a qualifié le régime iranien de « menace existentielle », dénonçant sa stratégie de déstabilisation régionale.
Israël soutenu, mais avec retenue
Emmanuel Macron a insisté sur le droit d’Israël à vivre en sécurité, délivré de la menace permanente du terrorisme ou d’une attaque militaire. Tout en soulignant que la France n’a pas pris part aux frappes israéliennes, il a déclaré que Paris se tenait prête à participer à la défense d’Israël en cas de représailles, si les conditions le permettent. En revanche, aucune implication offensive n’est envisagée.
Le président français a également exhorté toutes les parties à la retenue, jugeant que la menace nucléaire iranienne, bien que grave, « doit être résolue par la négociation ». Il appelle à une reprise rapide du dialogue et à la conclusion d’un accord, seul chemin, selon lui, pour éviter un embrasement généralisé.
Sécurité intérieure et alerte régionale
Face au risque d’exportation du conflit, Emmanuel Macron a annoncé le renforcement du dispositif Sentinelle en France, afin de prévenir toute menace potentielle. Il a également déconseillé formellement tout déplacement vers l’Iran.
Le chef de l’État a précisé que les forces françaises dans la région sont en alerte et a évoqué un contexte à haut risque pour les diplomates, militaires et ressortissants français. La conférence internationale sur Gaza, prévue à l’ONU la semaine prochaine, est quant à elle reportée pour des raisons logistiques et sécuritaires, sans être annulée.
Une crise aux lourdes conséquences économiques
Enfin, Emmanuel Macron a alerté sur les répercussions économiques potentielles de cette crise. Il a mentionné le risque de perturbation des routes commerciales, notamment le détroit d’Ormuz, et des menaces sur la production pétrolière mondiale. Il appelle les Français à se préparer à un impact économique global, dans un contexte où l’issue du conflit reste incertaine.
