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Le New Age : Quête spirituelle ou délire sectaire ?

Le New Age, ou “Nouvel Âge” offre une vision inédite du monde. Il utilise une diversité de techniques provenant des traditions culturelles orientales et des recherches occidentales contemporaines. Par élargissement de la conscience personnelle, il vise à atteindre une fusion avec la conscience cosmique universelle, promettant à chacun autonomie, épanouissement personnel et ouverture aux autres. Une vraie promesse de spiritualité pure et inédite, trouvant ses sources dans le paganisme notamment, mais qui tend aussi à des dérives plus obscures.

Face aux bouleversements écologiques, économiques et politiques auxquels nos sociétés font désormais face, de nombreuses personnes cherchent réconfort et épanouissement à travers la spiritualité. Livres de développement personnel, cours de yoga ou cristaux magiques : toutes les méthodes sont employées pour atteindre le bonheur, perçu comme le saint Graal des temps modernes. Le New Age, un courant spirituel occidental apparu à la fin des années 1960, connaît aujourd’hui un renouveau significatif.

Le New Age trouve ses racines dans la transition astrologique de l’ère des Poissons à celle du Verseau, interprétée comme une période de rêves et d’aspirations positives. Ce courant s’est développé en réaction à l’industrialisation et au productivisme, prônant un retour aux valeurs traditionnelles, naturelles et spirituelles. Popularisé par Marylin Ferguson dans son livre « Les Enfants du Verseau » en 1980, le mouvement est particulièrement répandu dans le monde anglophone, notamment aux États-Unis, à l’image de nombreux courants de pensées marginaux. Ferguson a étudié à l’université du Colorado, par laquelle sont passés de nombreux contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, comme Edward Barbier, James W. Hurrell ou Michael Carolan. Ferguson a également été membre de l’Association de Psychologie humaniste, fondée par Abraham Maslow, qui influença grandement la Franc-maçonnerie. Elle a également fait partie de l’Association de Psychologie transpersonnelle, née de la rencontre entre plusieurs thérapeutes, dont Maslow et Stanislav Grof, qui se revendiquaient du psychiatre, Carl Gustav Jung, dont le grand père était Karl Gustav Jung, franc-maçon qui se présentait comme le fils illégitime de Goethe, le poète allemand qui a fait partie des Illuminés de Bavière et de Roberto Assagio, un médecin neuropsychiatre et pionnier de la psychanalyse italienne dont la mère s’intéressait à la théosophie, une pensée mystico-ésotérique fondée par Héléna Blavatsky, qui avait lu des ouvrages sur la franc-maçonnerie et les sciences occultes chez son grand père. Ferguson a également fait partie de l’Institut de science noétique, cofondé en 1973 par l’ancien astronaute Edgar Mitchell, passé par l’université Carnegie Mellon, membre du Forum économique mondial et l’investisseur Paul N. Temple, pour encourager et conduire une recherche sur les potentiels humains, avec des programmes incluant « l’amélioration des capacités humaines », « la santé intégrale et la guérison », et « l’émergence de visions mondiales ».

Quelles pratiques ?

Les pratiques du New Age sont variées, rendant ce mouvement difficile à définir. Il inclut des activités telles que le yoga, la méditation et l’astrologie, ainsi que des thérapies alternatives comme l’énergie quantique. Cette diversité attire de nombreux adeptes en quête de bien-être et d’éveil spirituel. L’époque où le New Age a pris son envol, dans les années 1960, a contribué à son succès grâce à une ouverture accrue à soi et aux autres. 

Après un déclin dans les années 1980 dû à des espoirs déçus, le New Age connaît aujourd’hui une résurgence notable. Les festivals, séminaires et stages de méditation prolifèrent aux États-Unis, illustrant l’importance croissante du développement personnel. Les réseaux sociaux jouent un rôle clé dans cette renaissance, avec de nombreux influenceurs partageant des pratiques spirituelles variées : tirages de cartes en direct, séances de spiritisme sur YouTube, tutoriels de yoga sur Instagram

Du développement personnel spirituel

Les activités et textes du New Age visent la transformation intérieure et l’éveil de ce moi spirituel, également appelé “moi supérieur”, “essence cosmique”, ou “étincelle divine”. Chaque être humain possèderait un soi divin supérieur et que cette nature divine peut être éveillée pour devenir le centre de la vie quotidienne. Un courant de pensée qui met surtout en avant l’humain et le rendrait libre et détaché d’un être supérieur et d’un grand créateur. Il résulte du néopaganisme, bien qu’il en soit indépendant, tant il dispose d’une histoire qui lui est propre. De plus, le paganisme possède de nombreux dieux, alors que le New Age se concentre surtout sur l’éveil spirituel individuel. Les notions d’énergie, de terre-mère et de nature. Des différences et des similitudes sont donc observables, même si le New Age tire bel et bien son héritage du néopaganisme. Défini par certains sociologues comme un « bricolage » syncrétique de pratiques et de croyances notamment empruntés à la théosophie.

Les dangers du New Age

Cependant, cette popularité croissante n’est pas sans risques. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) estime que 40 % des signalements de dérives sectaires sont liés à des pratiques spirituelles. Les dérives sectaires peuvent inclure des arnaques financières, des abus psychologiques, voire des incitations à l’isolement ou au suicide. Sur son site, la Miviludes définit le New Age et la relie avec la kinésiologie, qui en serait son successeur : “Née dans le sillage du New Age, ses adeptes et sympathisants prônent de manière plus ou moins radicale la rupture avec des habitudes de vie jugées néfastes, au profit de choix naturels et authentiques comme l’alimentation biologique, les médecines douces, les thérapies non médicamenteuses ou encore l’écologie”.

La radicalisation de certains adeptes de cette mouvance a conduit à des dérives à caractère sectaire dans laquelle la dimension hygiéniste portée au rang de dogme a constitué un facteur déterminant.

Bien qu’il ne se définisse pas comme une religion, le New Age tente d’intégrer toutes les croyances, absorbant ainsi l’engagement et la démarche spirituelle personnelle. Il conduit ses adeptes vers une idéologie holistique et pragmatique, qui tend à éliminer progressivement toute autre vision de l’existence et de la quête humaine de transcendance.

Les liens du New Age avec les Nations unies

Selon la théosophe Alice Bailey, les principes du New Age dans « l’ère du Verseau » devraient déterminer « le type de culture et de civilisation » ainsi que « l’avènement d’une nouvelle religion mondiale (qui) prendra la forme d’une approche de groupe, unifiée et consciente, du monde des valeurs spirituelles ».

Alice Bailey est l’une des fondatrices du mouvement New Age. Après s’être engagé dans la Société théosophique, Elle a fondé en 1922 la maison d’édition, Lucis Trust. Sur son site internet et dans ses publications, le Lucis Trust affirme avoir un rôle consultatif auprès de l’ONU par le biais de l’organisation non gouvernementale Bonne Volonté Mondiale (World Goodwill). Le Lucis Trust se présente comme une organisation spiritualiste visant à apporter des solutions aux problèmes de l’humanité par l’unification planétaire sous l’égide d’un gouvernement mondial. Son objectif inclut également la préparation de la venue du Christ, l’Instructeur d’une religion mondiale, également connu sous les noms d’Imam Mahdi ou Maitreya.

Le New Age et les grandes religions

Le New Age représente une nébuleuse qui touche de nombreux domaines, y compris le religieux. Certains penseurs chrétiens considèrent ce mouvement comme un défi pour le christianisme, notamment en raison de ses promesses de préparation au Second Avènement du Christ. Cependant, la richesse culturelle et la diversité des pratiques du New Age en font une quête mystique hors des religions organisées.

L’avocate, militante et écrivaine chrétienne évangélique, Constance Cumbey, qui s’était spécialisée dans l’étude du New Age, dénonçait ce qu’elle jugeait être du satanisme, soulignant que le Lucis Trust s’appelait à sa création, Lucifer Publishing Company. Certains courants catholiques, représentés par Constance Cumbey, perçoivent Maitreya, le messie du New Age annoncé par Alice Bailey, comme un prototype de l’Antéchrist.

Dans les thèses de la théosophie, Lucifer n’est en effet pas perçu comme une figure diabolique, mais plutôt comme le « porteur de lumière ». Contrairement à la conception chrétienne où l’étoile du matin, associée à Lucifer, doit revenir à Jésus-Christ en tant que seul porteur de la lumière agréé par Dieu pour l’Homme après la chute de Satan.

Le succès du New Age pose des questions aux grandes religions, qui doivent répondre au désir de spiritualité de leurs fidèles pour éviter que ceux-ci ne se tournent vers d’autres approches spirituelles. Le déclin de la foi de nos sociétés occidentales est favorable à l’avènement de nouvelles croyances issues de mouvements spirituels condamnés par les religions monothéistes. Dans la Bible, dans 2 Timothée 4:3-4, il est écrit “Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables”. Une preuve que la Chrétienté à l’instar de l’Islam et du Judaïsme repoussent ces mouvances et expliquent leur émergence par un détournement des Hommes de leurs spiritualités monothéistes. 

Le Projet Blue Beam est également censé détourner les Hommes des religions pour un même courant de pensée à travers des évènements surnaturels qui débunkeraient la croyance monothéiste. Le New Age pourrait ainsi contribuer à cette théorie.

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