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Un DC-9 de la compagnie Itavia à l'aéroport de Londres-Luton. Photo : @Lewis Grant-Flickr

La Tragédie du DC-9 d’Itavia : Quand les enquêteurs soupçonnaient la France

Dans le livre « Intelligences secrètes: Annales de l’espionnage », les auteurs Falorizio Calvil et Olivier Schmild, reviennent sur la tragédie du DC-9, de la compagnie aérienne italienne Itavia, qui a explosé en plein vol au dessus de la mer Tyrrhénienne, près de l’île d’Ustica, le 27 juin 1980, alors qu’il assurait la liaison entre Bologne et Palerme. Cet incident tragique a coûté la vie à 81 personnes. Rapidement, la thèse de l’accident est écartée par les enquêteurs en raison de la découverte de traces de T-4, un explosif utilisé dans la fabrication de missiles, dans les débris de l’avion.

Selon Calvil et Schmild, après le drame, le général Santovito, chef des services secrets italiens (SISMI), s’est immédiatement renseigné sur les manœuvres militaires ayant eu lieu dans la région le jour de l’accident. Les investigations montrent que ni les forces américaines ni les italiennes n’étaient présentes à proximité à cette date. Cependant, deux porte-avions français, le Clemenceau et le Foch, étaient en manœuvre entre l’île d’Elbe et Toulon, et leurs avions auraient pu être impliqués dans l’événement tragique.

Santovito aurait alors contacté le comte Alexandre de Marenches, chef du SDECE, les services secrets français, dont le père Saint-Cyrien avait servi Pétain, mais la réponse de ce dernier reste inconnue, aucun document écrit n’ayant été retrouvé par les enquêteurs. Sept ans plus tard, l’ambassade de France à Rome publiait un communiqué affirmant que le Clemenceau était rentré à Toulon le matin du 27 juin et que ses avions étaient à terre depuis la veille. Le communiqué précisait également que le Foch se trouvait au large de Toulon et que ses avions n’avaient pas la portée nécessaire pour atteindre Ustica. En outre, il était indiqué que le T-4 n’était pas utilisé dans la fabrication des missiles air-air français.

Malgré ces démentis, d’aprè Calvil et Schmild, des sources au sein des services secrets italiens continuèrent de suspecter une implication française plus importante dans cette tragédie. L’affaire pourrait être liée à la découverte, le 18 juillet 1980, d’un Mig libyen écrasé en Calabre. Selon une version, le Mig aurait été abattu après avoir survolé de trop près un des porte-avions français, déclenchant une bataille aérienne qui aurait accidentellement touché le DC-9 d’Itavia avec un missile « perdu ».

Une autre théorie suggère que le pilote du Mig libyen était un transfuge poursuivi par deux autres Mig libyens ayant pour mission de l’abattre, et que le DC-9 aurait été touché par un missile libyen destiné au transfuge.

Les services secrets italiens n’ont pas éclairci le mystère et ont même contribué à brouiller les pistes, selon les auteurs d’« Intelligences secrètes: Annales de l’espionnage ». Des enregistrements radars auraient disparu, et le SISMI a tenté de dissocier l’incident du Mig libyen de la tragédie d’Ustica, affirmant que l’avion s’était écrasé en Calabre une vingtaine de jours après la fin tragique du DC-9. Cependant, le Mig libyen a bien été découvert à la date mentionnée par le SISMI, mais le corps de son pilote était déjà dans un état de décomposition avancée.

Ainsi, la tragédie du DC-9 d’Itavia demeure un mystère enveloppé de théories et de controverses, avec des pistes brouillées et des responsabilités contestées. Les questions restent ouvertes sur les véritables circonstances de cet événement tragique. Selon le compte X, Crimes de France, cet épisode aurait pu « visé Kadhafi, pour empêcher l’unification de la Libye et du Tchad ».

Intelligences secrètes: Annales de
l’espionnage
De Falorizio Calvil, Olivier Schmild:

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