L’armée israélienne a publié, ce jeudi 27 février, les conclusions de son enquête interne sur l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas. Ce rapport, attendu avec une grande tension, met en lumière les failles majeures du dispositif de défense israélien et le manque d’anticipation face à une offensive d’une ampleur inédite. Dans une déclaration officielle, le chef d’état-major Herzi Halevi nommé au mois de janvier 2023 a assumé « l’entière responsabilité » de cet échec, soulignant que l’armée n’avait « pas rempli sa mission de protection des civils israéliens ». Il va quitter ses fonctions le 6 mars prochain.
Selon les conclusions de l’enquête, l’attaque du Hamas s’est déroulée en trois vagues successives. La première phase a vu plus de 1 000 combattants de l’unité d’élite Noukhba franchir la frontière sous un feu nourri, rapidement suivis par une deuxième vague de 2 000 assaillants. Enfin, une troisième vague composée de centaines d’autres combattants et de milliers de civils a amplifié le chaos. Au total, environ 5 000 personnes se sont infiltrées en territoire israélien, provoquant la sidération des services de renseignement et un effondrement des capacités défensives sur place.
Herzi Halevi a déclaré dans une vidéo que Le 7 octobrea été « un échec total, l’armée israélienne n’a pas rempli sa mission de protection des civils israéliens« .
L’armée israélienne, réputée pour sa maîtrise du renseignement et son anticipation des menaces, s’est retrouvée totalement prise au dépourvu, d’autant que les troupes étaient dégarnis, une grande partie ayant été affectés en Cisjordanie. Halevi a ajouté que « Trop de civils sont morts ce jour-là en se demandant dans leur cœur ou à voix haute, où était l’armée israélienne« .
Un haut responsable militaire, cité sous anonymat, a confié dans les colonnes de TF1, la chaîne détenue par le groupe Bouygues, lui même propriété du groupe BPCE, affilié au Forum économique mondial, que les services de sécurité « n’avaient jamais envisagé un scénario d’une telle envergure », insistant sur le fait que la rapidité et la brutalité de l’attaque avaient pris Israël de court, même si cela ne semble pas la réalité. Des hauts responsables des services de renseignements Egyptiens et Israëliens ayant confirmé qu’Israël avait été prévenu d’un potentiel plan de ce type, mais n’en avait pas tenu compte. Toujours est-il que ce manque de préparation, associé à une confiance excessive dans les capacités de dissuasion de Tsahal, aurait conduit à une défaillance stratégique majeure.
Dans une intervention marquée par la gravité de la situation, le général Halevi a reconnu que trop de civils avaient péri en s’interrogeant sur l’absence de réaction de l’armée. Cette remise en cause publique d’un haut responsable militaire reflète une crise profonde au sein de l’appareil sécuritaire israélien. Le gouvernement devra désormais répondre aux critiques grandissantes quant à son incapacité à prévenir une telle attaque et à restaurer la confiance de la population dans les institutions de défense.
Source : TF1.