Le Forum Ambrosetti, qui se déroule du 6 au 8 septembre à la Villa d’Este, à Cernobbio, sur les rives du lac de Côme, réunit des dirigeants politiques, économiques et académiques pour discuter des grands enjeux mondiaux, économiques et technologiques. Surnommé à juste titre le « mini-Davos italien », cet événement accueille de nombreux contributeurs à l’agenda 2030 du Forum économique mondial. Cette année, la guerre en Ukraine est au cœur des débats, attirant une attention particulière de la part des participants.
Le Forum Ambrosetti est organisé par The European House – Ambrosetti (TEHA), un cabinet de conseil et principal think tank privé italien, dont le porte parole est le contributeur du Forum économique mondial, Enrico Giovannini. Ce forum est une conférence économique internationale annuelle qui se tient huit clos dans à la Villa d’Este, dans la ville italienne de Cernobbio, sur les rives du lac de Côme. Depuis sa création en 1975, le Forum réunit des chefs d’État, des ministres, des lauréats du prix Nobel et des hommes d’affaires pour discuter des défis auxquels sont confrontées les économies et les sociétés du monde. Il présente des prévisions économiques et géopolitiques pour le monde, l’Europe et l’Italie. Le forum analyse également les développements scientifiques et technologiques et leurs impacts sur l’avenir des entreprises et de la société.
Depuis 2020, l’événement est organisé en « phygital » (en partie physique, en partie digital) avec un hub central dans le lieu habituel de la Villa d’Este, connecté à plusieurs hubs dans d’autres localisations en Italie, en Europe et dans le reste du monde. Cette année, la Chine accueille en effet un hub de diffusion en direct depuis le bureau de TEHA à Shanghai, ce qui a été permis notamment grâce à la contribution du groupe Generali, membre du Forum économique mondial et du Beijing Club for International Dialogue, un think tank chinois fondé en 2023, pour renforcer le dialogue et la compréhension entre les leaders politiques, économiques et académiques chinois avec ceux du reste du monde.
Cette année ce forum privé est organisé en partenariat avec le Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale aitalieb ainsi qu’avec l’Agence ICE, un lobby qui milite pour la promotion de l’industrie et de l’internationalisation des entreprises italienne auprès du gouvernement italien.
Le programme du Forum Ambrosetti
Hier, les contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Viktor Orban, Premier ministre hongroi, Zelensky et le président de l’Azerbaijan, Ilham Aliyev, se sont exprimés. Aujourd’hui, c’est le tour de Carlos Cuerpo Caballero, ministre de l’Economie de l’Espagne du contributeur du FEM, Pedro Sanchez, de la reine, Rania Al Abdullah de Jordanie, membre du FEM et de Girogia Meloni, qui ferait parti du réseau des Instituts Aspen, dirigé par le contributeur du FEM, Daniel R. Porterfield. L’évènement sera cloturera par une intervention d’Anna Maria Bernini, ministre italienne de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Tout au long du Forum des discussions auront lieu, portant sur « le nouvel ordre mondial », « l’économie globale » ou « l’impact de l’IA « . À ce sujet, le père Paolo Benanti, conseiller spéciale sur les questions éthiques, du pape François, contributeur du FEM, donnera son point de vue. D’autres thèmes tels que « l’Europe dans le contexte mondial » seront aussi abordés, tout comme « la défense commune de l’UE », « la transition énergétique » et « les élections américaines ».
Le thème principal reste toutefois la guerre en Ukraine. À l’occasion de ce forum, 8 Think Tanks provenant de 7 pays ont travaillé sur une feuille de route de dialogue possible pour parvenir à une résolution du conflit russo-ukrainien. Le président ukrainien continue son offensive diplomatique. Zelensky prévoit des échanges avec des représentants d’entreprises italiennes et la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, qui devrait lui réaffirmer le soutien inconditionnel de son gouvernement, malgré les divisions internes de la coalition de droite italienne. Matteo Salvini, allié de Meloni, s’oppose en effet à toute incursion ukrainienne en territoire russe, bien que l’armée de Kiev mène depuis août des opérations au-delà de ses frontières. Une rencontre avec Orban, qui est opposé à l’aide occidentale à l’Ukraine, n’a pas été confirmée, mais le premier ministre Hongrois s’est dit ouvert au dialogue si l’occasion se présentait. « Nous avons une bonne relation », a-t-il affirmé, ajoutant que sans dialogue, « il n’y a aucune chance de paix. » Zelensky aurait déjà rejeté ses appels à un cessez-le-feu.
Le président ukrainien continue son offensive diplomatique
La dernière journée sera consacrée à « l’agenda italien » avec des discussions sur l’inclusion, l’éducation et la compétitivité. Le président italien et contributeur du FEM, Sergio Mattarella, doit s’exprimer par visioconférence, tout comme Antonio Tajani, vice ministre des affaires étrangères italien, qui fait également partie du FEM. D’autres leaders politiques italiens sont également présents, comme Giuseppe Conte, Président du Mouvement 5 étoiles et contributeur du FEM, Carlo Calenda, Secrétaire national d’Azione et Elly Schlein, la Secrétaire du Parti démocrate qui a également la nationalité américaine et a milité pour Obama.
Ce forum a d’ailleurs été identifié par le Congrès américain, comme « l’observatoire idéal pour approfondir les liens transatlantiques entre l’Europe/l’Italie et les États-Unis » et six sénateurs américains sont présents, dont le contributeur du FEM, Lindsey Graham, représentant du Parti républicain de Caroline du Sud.
La plupart des invités sont des contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial
Parmi les invités du Forum Ambrosetti, on retrouve énormément de contributeurs du FEM, dont les Français, Pierre Moscovici et Bruno Lemaire. Au niveau international, on peut citer Ruzwana Bashir, CEO de Peek, Monica Maggioni, journaliste de la Raï, Francine Lacqua, rédactrice en chef italienne chez Bloomberg, Meghan O’Sullivan, ancienne conseillère adjointe à la sécurité nationale américaine pour l’Irak et l’Afghanistan, membre du conseil d’administration du Council on Foreign Relations et présidente nord-américaine de la Commission trilatérale, Nouriel Roubini, CEO de l’entreprise américaine, Roubini Macro Associates. On peut également cité, Beata Javorcik, Économiste en chef de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, Khalid Al-Falih, ministre de l’Investissement d’Arabie saoudite, Fabiola Gianotti, DG du CERN, Nita Farahany, directrice de Duke Science, Paul Hudson, CEO de Sanofi France, Mario Monti, président de l’Institut Bocconi, Arancha González Laya, doyenne de la Paris School of International Affairs à Sciences Po Paris.