Les turbines à vapeur Arabelle, parmi les plus puissantes au monde et essentielles pour les réacteurs nucléaires, reviennent sous contrôle français a officialisé la semaine dernière le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron. Il semble que le FEM ait joué un rôle dans cette affaire. Explications.

EDF a finalisé le rachat de GE Steam Power, les activités nucléaires hors Amérique de General Electric, le groupe affiliée au FEM, autrefois détenues par Alstom, dont les principaux actionnaires sont la Caisse de dépôt et placement du Québec, membre du Forum et The Vanguard Group détenu en partie par Black Rock, le fonds de pension qui est aussi membre du Forum économique mondial.

Emmanuel Macron a annoncé cette acquisition dans un entretien avec les quotidiens régionaux du groupe EBRA, soulignant l’importance de cette opération pour la filière nucléaire française. Ces turbines sont indispensables pour la réalisation d’un nouveau programme de construction de centrales nucléaires en France, avec six nouveaux EPR prévus pour 2050.

Pourtant c’est Emmanuel Macron, qui avait donné le feu vert en 2014 au rachat d’Alstom et donc de la technologie stratégique des turbines Arabelle par Général Electric, lorsqu’il était conseillé du contributeur du FEM, François Hollande.

Le Forum économique mondial a bien conscience de l’importance stratégique de ce type de turbines, puisque le père de son fondateur, Klaus Schwab, Eugène Schwab, avait pris durant la seconde guerre mondiale la direction de l’usine Escher-Wyss, un leader dans la technologie des turbines pour les barrages et centrales électriques, qui produisait aussi des composants pour les avions de chasse allemands, contribuant ainsi à l’effort de guerre nazi. L’entreprise fût même sollicitée dans le projet de bombe atomique nazi. Ces derniers lorgnaient sur ses turbines hydrauliques et son usine Norvégienne de Norsk spécialisée dans la production d’eau lourde. Plus tard, Klaus Schwab rejoindra le conseil d’administration d’Escher-Wyss, comme en témoigne son CV, sur le site du Forum économique mondial.

La vente d’Alston s’était toutefois déroulée dans un contexte délicat, marqué par des poursuites judiciaires aux États-Unis et l’emprisonnement d’un de ses cadres, Frédéric Pierucci.

Le processus d’acquisition, débuté en février 2022, a été décrit comme « très complexe » par Macron. La transaction, d’un montant estimé à environ 1 milliard d’euros, a été officiellement retardée par des complications géopolitiques, notamment liées à la guerre en Ukraine et aux relations avec la Russie.

GEAST a en effet pour principal client Rosatom, un acteur public russe de l’industrie nucléaire, représentant deux tiers des commandes de l’entreprise. Cela compliquait le rachat par EDF. En juin 2022, EDF envisageait de renégocier l’achat des turbines Arabelle à General Electric, en raison des risques de perdre des clients ayant conclu des accords avec Rosatom. Il existait un risque que General Electric cesse de fournir ses turbines Arabelle à cause des sanctions américaines. EDF cherchait à s’assurer un accès continu aux technologies américaines. Le problème pouvait se résoudre, si General Electric recevait une autorisation du Trésor américain pour continuer ses livraisons technologiques. Macron a confirmé que tous les problèmes ont été résolus, y compris l’octroi des licences américaines nécessaires.

Environ 3 300 salariés répartis dans seize pays, dont 70 % en France, sont concernés par ce rachat. Le directeur régional d’EDF en Bourgogne-Franche-Comté. EDF, désormais entièrement détenu par l’État, doit faire face à un endettement de 54,4 milliards d’euros à la fin de 2023. Emmanuel Macron a indiqué que la stratégie nucléaire de la France sera rendue plus ambitieuse d’ici la fin de 2024. Actuellement, le parc nucléaire français compte 57 réacteurs, avec le dernier en date, l’EPR de Flamanville, qui devrait être connecté au réseau électrique cet été.