La franc-maçonnerie française se distingue par sa diversité, caractérisée par un large éventail d’obédiences, chacune avec ses traditions, ses rites et ses spécificités.
Les grandes obédiences historiques
Le Grand Orient de France Fondé en 1783, le Grand Orient de France (GODF) est l’obédience la plus ancienne et la plus importante avec environ 52 000 membres. Basé à Paris, il se caractérise par sa diversité rituelle et son engagement, notamment sur les questions de laïcité. Il autorise les loges mixtes depuis 2012, qui représentent un tiers du total des loges, pour 2000 soeurs.
La Grande Loge de France Créée en 1894, elle regroupe 36 000 frères et se distingue par son attachement au Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA) et sa pratique exclusive entre hommes. Sa déclaration de principes, adoptée le 5 décembre 1955, évoque un : « Grand Architecte de l’univers ».
La Grande Loge nationale française Considérée comme « régulière », la Maçonnerie la plus répandue dans le monde. Elle compte environ 26 000 membres et se distingue elle aussi par sa foi en un Grand Architecte de l’Univers, avec des pratiques rituelles strictes.
Le Droit humain Mixte et internationale, cette obédience prône l’égalité entre hommes et femmes et compte 17 000 membres en France. Elle travaille principalement au REAA et met l’accent sur le progrès humanitaire. Elle évoque aussi un « Grand Architecte de l’univers ».
La Grande Loge féminine de France Exclusivement féminine, elle réunit environ 14 000 sœurs et pratique divers rites, incluant le REAA avec référence au Grand Architecte, même si depuis 1973, la GLFF aurait aussi adopté le Rite Écossais Réctifié, une réforme qui s’est imposée à l’initiative du maçon Lyonnais, Jean-Baptiste Willermoz et peut-être des Illuminés de Bavière, lors du grand convent de Wilhelmsbad, en 1782. Le RER marque l’abandon de la tradition templière et ses références au « Grand Architecte de l’univers ». La GLFF a grandement contribué à développer la maçonnerie féminine en Europe et en Afrique francophone.
Les obédiences fondées après guerre
La Grande Loge traditionnelle et symbolique dite « Opéra » Issue d’une scission de la GLNF en 1958, elle se veut traditionnelle et maintient des liens avec d’autres obédiences masculines françaises. Elle pratique le Rite Écossais Réctifié
La Loge nationale française Fondée en 1968, elle se consacre à l’approfondissement des traditions maçonniques historiques et au patrimoine de l’Art royal. Elle est issue de laGrande Loge traditionnelle et symbolique.
La Grande Loge féminine de Memphis-Misraïm Spiritualiste et symboliste, elle pratique des rites « égyptiens » et promeut l’éthique humaniste et adogmatique. Elle compte environ 1000 soeurs.
La Grande Loge mixte universelle et la Grande Loge mixte de France Créées respectivement en 1973 et 1982, sur le modèle du Droit Humain, ces obédiences mixtes pratiquent plusieurs rites et comptent ensemble plusieurs milliers de membres.
L’Ordre initiatique et traditionnel de l’Art royal Fondé en 1974, par des membres du GODF, il se concentre sur le rite opératif de Salomon, qui propose une approche très symboliste de la franc-maçonnerie, avec un accent particulier mis sur le cérémonial des réunions maçonniques. et compte environ un millier de membres.
Évolution et diversification au 21e siècle
Au cours des dernières décennies, de nouvelles obédiences ont vu le jour, comme la Grande Loge des cultures et de la spiritualité, le Grand Prieuré des Gaules, la Grande Loge de l’Alliance maçonnique française ou la Grande Loge indépendante de France, souvent en réponse à des dynamiques internes complexes et des aspirations diversifiées parmi les maçons français.