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Image : Dall E X X-Pression média

Cyberattaques : La France sous le feu des hackers depuis l’annonce d’une enveloppe financée par les avoirs russes

Depuis l’annonce faite le 8 mars dernier par Sébastien Lecornu, le ministre français des Armées, concernant la mobilisation d’une nouvelle enveloppe de 195 millions d’euros pour l’Ukraine, financée par les intérêts des avoirs russes gelés, la France est devenue la cible d’une intense campagne de cyberattaques orchestrée par des hackers russes. Ces offensives, principalement de type DDoS, visent à déstabiliser les infrastructures numériques du pays, en frappant aussi bien des institutions publiques que des entreprises privées.

Le phénomène n’est pas nouveau. Depuis plusieurs années, la Russie est accusée d’exploiter des groupes de hackers pour mener des opérations de déstabilisation à travers le monde. Après avoir visé le Canada, l’Italie, la Lituanie ou encore Taïwan, les cybercriminels russes ont porté leur attention sur la France, en réaction directe à son engagement aux côtés de l’Ukraine.

Selon les experts en cybersécurité, cette vague d’attaques a explosé dans les heures et les jours qui ont suivi l’annonce du ministre des Armées, confirmant une volonté manifeste d’exercer des représailles numériques. « On constate une explosion d’attaques, notamment sur les sites de mairies, de régions et d’opérateurs téléphoniques », explique Arnaud Villadere, dirigeant du groupe Aegis Civis, spécialisé dans la cybersécurité. Certaines infrastructures mal protégées ont été rapidement mises hors service, prouvant l’efficacité de ces offensives coordonnées.

NoName057(16) et la stratégie du « volontariat rémunéré »

L’un des groupes les plus actifs dans ces attaques est NoName057(16), un collectif apparu en 2022 sur Telegram. D’abord focalisé sur l’Ukraine, il a progressivement étendu son champ d’action à tous les pays soutenant Kiev. Son modèle de fonctionnement repose sur une approche singulière : le volontariat rémunéré. Chaque jour, une liste de cibles est publiée, et des volontaires sont incités à mener des attaques, recevant en échange des récompenses en cryptomonnaie.

Ce système rend leur traque particulièrement difficile, car il ne repose pas sur une structure hiérarchisée, mais sur une mobilisation massive et décentralisée d’acteurs anonymes répartis dans plusieurs pays.

Un impact économique et stratégique considérable

Les conséquences de ces attaques vont bien au-delà des simples perturbations de sites web. En s’attaquant aux entreprises privées, notamment les PME, les hackers cherchent à fragiliser le tissu économique français. « Leur objectif est clair : désorganiser l’activité des entreprises pour créer une réaction en chaîne. Moins d’entreprises en activité, c’est moins de TVA collectée, donc moins de recettes pour l’État », souligne Arnaud Valliere, expert en cybersécurité.

Au-delà des dommages économiques, ces attaques ont également touché le domaine militaire. Un blindé français aurait été temporairement immobilisé par une attaque cyber, révélant l’ampleur des risques pour les infrastructures de défense.

Une réponse politique et législative en préparation

Face à cette menace croissante, le gouvernement français se mobilise. Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, mène une tournée régionale pour préparer la mise en œuvre de la directive européenne NIS 2, qui vise à renforcer la cybersécurité au sein de l’UE.

Parallèlement, un projet de loi sur la résilience des infrastructures critiques et le renforcement des dispositifs de cybersécurité est en cours d’élaboration. Le ministre des Armées insiste sur trois enjeux majeurs : la lutte contre la désinformation, la protection contre les cyberattaques et la sécurisation des drones et systèmes automatisés, utilisés aussi bien sur les champs de bataille que pour des actes de sabotage.

Alors que la France accentue son engagement en faveur de l’Ukraine, elle doit faire face à une guerre hybride où la cybercriminalité joue un rôle stratégique majeur. Les entreprises et les institutions françaises doivent urgemment renforcer leurs protocoles de sécurité pour ne pas devenir les prochaines victimes de cette nouvelle forme de conflit international.

Source : Marianne.

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