Le Budget 2025 a fait l’objet de vives critiques avec la décision d’abaisser le seuil d’exemption de TVA pour les micro-entreprises à 25.000 euros, touchant ainsi près de 200.000 auto-entrepreneurs en France. Cette mesure, qui entrera en vigueur le 1er mars 2025, fait déjà débat au sein de la communauté des travailleurs indépendants, qui redoutent un impact négatif sur leurs activités.
Les micro-entreprises bénéficiaient auparavant d’une exonération de TVA jusqu’à 37.500 euros de chiffre d’affaires annuel pour les prestations de services, et jusqu’à 85.000 euros pour les activités commerciales (achat/vente de biens). L’abaissement de ce seuil à 25.000 euros pourrait toucher environ 200.000 des 2,5 millions d’auto-entrepreneurs recensés en France, selon les estimations.
Cette nouvelle règle vise à réduire la concurrence déloyale entre les secteurs soumis à la TVA et les micro-entrepreneurs, qui ne l’étaient pas.
Cependant, cette mesure suscite une vive inquiétude parmi les auto-entrepreneurs. Dans les colonnes de BFMTV, Cathy Touin, auto-entrepreneuse dans le domaine du consulting et de l’accompagnement, exprime sa peur face à cette nouvelle règle : « Cela remet tout en cause parce que cette TVA va impliquer qu’on augmente soit nos prix, ou qu’on réduise ce que l’on va gagner ». Pour elle, cela complique son plan de développement et représente un frein à son activité.
Les Réactions des Organisations Professionnelles
L’Union des Auto-Entrepreneurs (UAE) et la Fédération Nationale des Auto-Entrepreneurs (FNAE) s’opposent fermement à cette réforme. François Hurel, président de l’UAE, réclame l’annulation de cette mesure pour les auto-entrepreneurs qui facturent aux particuliers, car il craint une vague de départs du régime ou même la cessation d’activité de nombreux travailleurs indépendants.
De son côté, Grégoire Leclercq, président de la FNAE, estime qu’avec cette mesure, près de 250.000 auto-entrepreneurs supplémentaires seraient contraints de collecter la TVA et de facturer 20% de plus à leurs clients pour la même prestation. Une pétition en ligne a été lancée pour s’opposer à cette mesure, visant à sensibiliser le public et les décideurs politiques.
Dans les colonnes de France 3 Provence Alpes-Côte d’Azur, Laura, coiffeuse à domicile, exprime son mécontentement affirmant que cela va mettre plus de » pression » sur les auto-entrepreneurs. Elle s’inquiète que ses clients partent si elle répercute cette augmentation sur ses tarifs. Elle ajoute que sa situation, déjà précaire, risque de devenir encore plus compliquée si elle doit appliquer la TVA sur ses prestations tout en maintenant un tarif compétitif.
Le Gouvernement Défend Sa Position
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, passée par le programme Young Leader de la Fondation France-Amérique fondée par les présidents Ford et VGE, membres du groupe Bilderberg a reconnu que l’abaissement du seuil pourrait entraîner une augmentation des prix, mais elle défend la réforme en soulignant que l’ancien système manquait de « lisibilité » et créait une forme de concurrence déloyale entre acteurs. Le gouvernement considère que ce nouveau seuil permettra de remettre tout le monde sur un pied d’égalité et contribuera à la diminution du déficit public tout en simplifiant le système fiscal.
Réactions Politiques : Une Mesure Impopulaire
La mesure a également fait réagir des membres de la classe politique, même au sein du camp présidentiel. Eric Coquerel, président de la Commission des Finances de la France Insoumise (LFI), a notamment dénoncé cette réforme en qualifiant de « scandale » le fait que des centaines de milliers d’auto-entrepreneurs seront désormais soumis à la TVA. Il s’est inquiété que mes « Artisans, petits commerces, métiers de service », « coiffeuses », « tapissiers », « bouquinistes », ne soient forcés de « tirer leur rideau ».
Sources : BFMTV, France 3 Région Auvergne Rhone Alpes.