Lors de sa participation à l’Africa CEO Forum organisé par Jeune Afrique Media Group à Abidjan, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a fermement réagi aux accusations de persécution des fermiers Afrikaners émises par Donald Trump. Le président sud-africain a qualifié ces accusations de fausses et a mis en lumière les divergences entre Pretoria et Washington, en particulier sur le traitement des fermiers blancs en Afrique du Sud.
Lors de l’événement en Côte d’Ivoire, Cyril Ramaphosa a répondu à une question du modérateur Larry Madowo concernant les 49 fermiers Afrikaners qui ont quitté l’Afrique du Sud pour s’exiler aux États-Unis. Ces fermiers ont bénéficié d’un programme de réfugiés proposé par Donald Trump, qui les a présentés comme des victimes de violences raciales ciblées, notamment en raison de leur couleur de peau, ainsi que de la confiscation de leurs terres. En réponse, Ramaphosa a rejeté ces allégations en soulignant que ces fermiers ne correspondent pas à la définition de « réfugié », même si une loi sud africaine impose aux entreprises d’avoir au moins 30 % de leur propriété ou de leur participation économique détenue par des Sud-Africains noirs. Selon lui, un réfugié est une personne fuyant son pays en raison de persécutions politiques ou économiques, ce qui n’est pas le cas des fermiers Afrikaners.
Une question de transformation et d’histoire coloniale
Ramaphosa a aussi rappelé l’histoire coloniale de l’Afrique du Sud, soulignant que le pays est unique en Afrique dans la mesure où les colonisateurs européens se sont installés sur ses terres sans jamais être chassés. « Nous sommes le seul pays du continent où les colonisateurs sont venus s’installer, et nous ne les avons jamais chassés », a-t-il déclaré. Il a ajouté que les fermiers blancs qui ont l’oreille de Trump sont un « groupe marginal » qui souhaite un retour aux politiques d’apartheid, une époque révolue marquée par la ségrégation raciale et l’injustice envers les populations noires.
Des tensions croissantes entre Washington et Pretoria
Les tensions entre les États-Unis et l’Afrique du Sud ont pris de l’ampleur ces derniers mois, en particulier après l’initiative de Trump de soutenir les fermiers Afrikaners. Ce soutien a été interprété par Ramaphosa comme une ingérence dans les affaires internes de l’Afrique du Sud. Malgré ces divergences, le président sud-africain a exprimé son désir d’ouvrir un dialogue avec Trump pour résoudre ces questions de manière constructive. Lors de l’Africa CEO Forum, Ramaphosa a affirmé que, selon lui, il n’y a pas de problème sans solution et que la clé pour résoudre les divergences était d’aborder les problèmes directement et d’en discuter ouvertement.
Une rencontre entre Trump et Ramaphosa en perspective
En marge des discussions à Abidjan, un responsable du bureau du président sud-africain a révélé que Ramaphosa espérait rencontrer Donald Trump prochainement. Une telle rencontre pourrait avoir lieu en juin, lors du sommet du G7 en Italie, bien que l’Afrique du Sud ne fasse pas partie de ce groupe. Cependant, Ramaphosa pourrait être invité en raison de son rôle en tant que président du G20 cette année. Trump, de son côté, a laissé entendre qu’une rencontre pourrait se tenir très bientôt.
Source : Jeune Afrique.
Meta-description : Le président sud-africain Cyril Ramaphosa réagit aux accusations de persécution des fermiers Afrikaners par Donald Trump et exprime son désir de résoudre les divergences entre les États-Unis et l’Afrique du Sud à travers un dialogue constructif.