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Marine Tondelier. Photo : @Greenbox

Écologistes : Marine Tondelier officiellement candidate à la présidentielle et à une potentielle primaire de la gauche

Sans surprise, Marine Tondelier a largement remporté la désignation interne des Écologistes, avec 86 % des suffrages. La secrétaire nationale devient ainsi la candidate officielle de son parti pour l’hypothétique primaire de la gauche prévue à l’automne 2026. Forte de ce plébiscite, elle affiche son ambition : empêcher l’extrême droite d’accéder au pouvoir et rassembler une gauche fracturée.

L’affaire avait des allures de formalité. Du 5 au 8 décembre, les militants des Écologistes ont choisi leur candidate à la primaire de la gauche annoncée pour 2026 : Marine Tondelier l’emporte très largement, avec 86 % des voix, contre 14 % pour son unique adversaire, Waleed Mouhali, enseignant-chercheur en physique de l’énergie. Ce score sans appel installe la secrétaire nationale sur la ligne de départ de la course présidentielle, dans un paysage politique que l’intéressée juge « dangereux », tant le risque d’une accession de l’extrême droite au pouvoir lui paraît concret.

« Ce score impressionnant m’oblige », a-t-elle réagi, se disant engagée dans une bataille qui demandera « énormément de forces ». Déterminée à occuper le terrain, elle multiplie depuis plusieurs mois déplacements, rencontres citoyennes et séances de dédicaces autour de son livre Demain, si tout va bien… (Albin Michel). Partout, dit-elle, elle mesure « les colères, les détresses » d’un pays qui « a perdu confiance ». Dans ces échanges, elle glisse un encouragement : « Tenez bon, nous arrivons. »

Marine Tondelier, à la tête des Écologistes depuis décembre 2022, avait annoncé sa candidature dès le 22 octobre, dans une interview au Nouvel Obs puis au 20 Heures de TF1. « Je viens d’un territoire où on ne baisse pas la tête. Aujourd’hui, c’est celle de tout un pays que je veux aider à relever », affirmait l’élue d’Hénin-Beaumont. Elle y promettait de défendre les services publics, la démocratie, l’environnement, et de « réparer le lien entre les Français ». Une déclaration accueillie avec ironie ou scepticisme par une partie de la gauche, certains jugeant son timing « lunaire » en plein débat budgétaire.

Le calendrier, en réalité, est au cœur de sa stratégie. Convaincue qu’une candidature présidentielle se construit sur la durée, elle souhaitait démarrer tôt. Cette volonté a parfois froissé en interne, où plusieurs cadres préféraient se concentrer sur les municipales de 2026 ou refusaient l’idée d’une prédésignation verrouillant la compétition verte. Sandrine Rousseau, dont l’ambition élyséenne ne fait guère mystère, a notamment refusé de participer à un processus qu’elle estime calibré pour Tondelier. Malgré ces réticences, c’est finalement Waleed Mouhali qui s’est présenté pour défendre une vision différente : une union de la gauche fondée sur les territoires et les municipales.

Longtemps méconnue au-delà du cercle militant, Marine Tondelier s’est imposée dans l’espace public le 1er juillet 2024. Invitée de France Inter au lendemain du premier tour des législatives, elle fond en larmes après les propos du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Bruno Le Maire, qui refusait de choisir entre un candidat LFI et un candidat RN. « Ce que vient de faire Bruno Le Maire, c’est un comportement de lâche, et de privilégié », lâche-t-elle alors. L’extrait fait le tour des médias et la propulse en figure morale d’une gauche déboussolée.

Depuis, la patronne des Écologistes tente d’incarner une union possible malgré la fin du Nouveau Front populaire et les tensions violentes entre Insoumis et socialistes. À noter que durant les européennes, elle n’était pas favorable à une union de la gauche, même si désormais, elle refuse d’enterrer tout rapprochement, même ténu, entre PS et LFI, se posant en « trait d’union » dans un paysage fracturé.

Si la primaire se tient comme prévu, elle réunira, aux côtés de Marine Tondelier, Clémentine Autain et François Ruffin, déjà candidats. Reste à fixer les modalités, une conférence de presse étant annoncée la semaine prochaine par les partisans de l’union. Mais l’équation demeure incertaine : les socialistes refusent catégoriquement Jean-Luc Mélenchon, et ce dernier ne montre aucune ouverture. Quant à Raphaël Glucksmann, gendre du contributeur du FEM, Ghassan Salamé, il rejette totalement l’idée d’une primaire commune.

Pour l’heure, Marine Tondelier savoure une étape franchie. Elle sait pourtant que le plus difficile commence : transformer un vote interne massif en dynamique nationale crédible, dans une gauche éclatée et un pays en tension.

Sources :

Libération, Le Parisien.

Libération – Sacha Nelken – « Marine Tondelier désignée candidate des Écologistes à la primaire de la gauche » – 8 décembre 2025 – lien

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