En conférence de presse ce lundi 8 septembre, Didier Deschamps est revenu sur la polémique autour des blessures d’Ousmane Dembélé et de Désiré Doué. Le sélectionneur des Bleus a défendu la gestion médicale de son staff, tout en appelant à recentrer l’attention sur le match face à l’Islande.
Face aux micros, Didier Deschamps n’a pas esquivé les questions mais a tenu à poser des limites. Interrogé sur la demande du Paris Saint-Germain, qui réclame un protocole médical « plus transparent et collaboratif » entre clubs et sélection, le sélectionneur a répondu avec fermeté : « Je suis sélectionneur, je suit le protocole, je ne sais pas duquel vous parler, et qu’est-ce que ça signifie, transparent, machin ? Ce n’est pas de mon ressort. Je suis surtout triste pour Ousmane et Désiré, bien évidemment, parce qu’on perd deux éléments importants pour le match de demain. »
L’entraîneur des Bleus a insisté sur le sérieux avec lequel son staff médical gère la préparation des joueurs : « On a fait les choses de manière très professionnelle, progressive, en tenant compte pour chaque joueur de leur ressenti, qui est essentiel. Malheureusement, ça concerne deux joueurs du PSG, mais le PSG n’est pas notre adversaire. » Une manière d’écarter tout procès d’intention : « Les clubs ne l’ont jamais été, même si nos intérêts peuvent diverger. Notre seul adversaire, c’est l’Islande, demain. »
Pressé par les journalistes sur la gestion de son staff médical, Deschamps a rappelé le protocole en vigueur : chaque joueur convoqué est censé se présenter à Clairefontaine pour faire constater sa blessure. Mais il souligne avoir déjà fait preuve de souplesse : « J’ai eu deux joueurs, William Saliba et Rayane Cherki. Notre médecin avait reçu les examens, on savait pertinemment. Je ne les ai pas fait venir. Quand ce n’est pas possible, ce n’est pas possible. »
Quant à savoir si la polémique pouvait influencer ses choix de composition, notamment concernant Bradley Barcola, entre joueur du PSG, l’ancien entraîneur de l’OM a balayé d’un revers de main : « C’est moi qui prends les décisions, avec mon staff. Bien sûr que je tiens compte des clubs, mais ce qui reste primordial, c’est le ressenti du joueur. »
Le débat a ensuite glissé vers une problématique plus large : celle du calendrier international qui s’est alourdi avec la Coupe du monde des clubs, régulièrement dénoncé par l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP). Sur ce point, Deschamps reconnaît un problème d’accumulation des matches mais nuance : « On parle de 10 % des joueurs, ceux qui sont internationaux, qui jouent plus. Les autres jouent moins, puisqu’il y a 18 clubs en Ligue 1 et pas de compétitions internationales pour eux. Le pouvoir de décision appartient aux instances, pas aux entraîneurs ni aux sélectionneurs. »
Tout en admettant que « les temps de récupération sont de plus en plus réduits, que ce soit en été ou en hiver », le sélectionneur insiste sur la passion des joueurs pour leur métier : « Jouer des matchs, enchaîner, c’est ce qu’ils aiment. Ils en ont besoin. »
Ainsi, Deschamps a tenté de recentrer le débat sur l’essentiel : la rencontre face à l’Islande, qualificative pour le Mondial 2026. Mais la blessure de Dembélé et la réaction courroucée du PSG laissent transparaître une fracture persistante entre clubs et sélection, au cœur d’un football soumis à des exigences physiques et calendaires toujours plus lourdes.
Sources :
Conférence de presse de Didier Deschamps – 8 septembre 2025 – FFF.fr
Le HuffPost – Dembélé blessé, le PSG envoie une lettre courroucée à l’Équipe de France – lien