You are currently viewing Corruption en Ukraine : Andriy Yermak, plus proche conseiller de Zelensky rattrapé par un immense scandale à 100 millions d’euros
Andriy Yermak. Photo : @Freddie Everett/U.S. Department of State from United States

Corruption en Ukraine : Andriy Yermak, plus proche conseiller de Zelensky rattrapé par un immense scandale à 100 millions d’euros

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:MONDE
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

Alors que l’Ukraine affronte une nouvelle offensive russe, un séisme politique secoue le cœur du pouvoir à Kiev. Une affaire de corruption d’ampleur inédite menace directement Andriy Yermak, chef de cabinet et plus proche conseiller du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky. Le scandale, révélé par l’opération Midas, met à nu un système tentaculaire de détournements et accentue la pression sur un président déjà sous tension.

Au moment où Kiev tente de tenir face à la pression militaire renouvelée de Moscou, un front tout aussi explosif s’est ouvert au sommet de l’État ukrainien. L’onde de choc provoquée par l’opération Midas traverse désormais les murs du palais présidentiel et atteint l’un des hommes les plus puissants du pays : Andriy Yermak, chef de cabinet et bras droit incontesté de Volodymyr Zelensky.

Figure incontournable de l’appareil politique depuis près de quatre ans, Yermak n’est pas un inconnu du milieu diplomatique. Fils d’un diplomate, diplômé en droit, il croise la route de Zelensky en 2011, alors que ce dernier jouit d’une notoriété grandissante dans le pays. À l’époque producteur de cinéma, Yermak accompagne l’ascension de l’acteur devenu président et devient rapidement son négociateur privilégié pour les affaires internationales. Sa carrure imposante, comme son influence, se fait omniprésente. Le matin de l’invasion russe, en février 2022, il est à ses côtés dans les rues de Kiev, dans cette vidéo devenue un marqueur de la résistance ukrainienne.

Avec le temps, son rôle prend encore de l’ampleur. Certains le décrivent comme « l’autre président », celui qui valide, oriente, filtre. Ses détracteurs dénoncent une mainmise excessive sur la diplomatie, la prise de décision et les nominations, créant autour de lui autant de méfiance que d’hostilité. Mais rien n’avait préparé le pays à ce qui éclate aujourd’hui au grand jour.

Dix jours ont suffi pour transformer de simples soupçons en une crise politique majeure. L’opération Midas, menée par le bureau anticorruption ukrainien, dévoile le 11 novembre un réseau sophistiqué de pots-de-vin et de rétrocommissions portant sur près de 100 millions de dollars. Une somme vertigineuse, liée à la protection des infrastructures énergétiques constamment ciblées par les frappes russes. Mille heures d’enregistrements et quinze mois d’investigations dressent le portrait d’un système organisé, méthodique, qui aurait prospéré jusqu’au plus haut niveau de l’État.

Dans un pays régulièrement plongé dans l’obscurité à cause de ces attaques, la population explose de colère. Les regards convergent vers Yermak, dont l’ombre plane sur de nombreux échanges consignés par les enquêteurs. L’opposition pointe un pseudonyme récurrent dans les conversations interceptées : « Ali Baba ». Ses initiales — Andriy Borysovych — participent à nourrir l’accusation, dans un climat où chaque mot devient explosif. Beaucoup refusent de croire qu’un personnage aussi central, omniprésent dans les affaires de l’État, ait pu ignorer un tel mécanisme.

Les pressions politiques s’intensifient. En quelques jours, deux ministres quittent leurs fonctions, un proche de Zelensky prend la fuite, et la rue exige des comptes. Le président, qui affronte déjà la lassitude d’une guerre longue et destructrice, est confronté à ce qui pourrait devenir la crise la plus périlleuse de son mandat. Se séparer de Yermak reviendrait à décapiter le cœur de son dispositif, mais le conserver pourrait apparaître comme une défiance envers les institutions anticorruption et une population épuisée.

Andriy Yermak a été également impliqué comme interlocuteur central de la partie ukrainienne dans les discussions de 2019 selon lesquelles l’administration américaine pressait Kiev à s’engager publiquement à enquêter sur Hunter Biden, fils du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Joseph Biden, et la société ukrainienne, Burisma.Yermak a été contacté par Giuliani au nom de Trump, pour parler d’une possible déclaration publique de Zelensky « engageant l’Ukraine à enquêter sur Burisma et Hunter Biden ». Yermak aurait promis à Giuliani que Zelensky ferait cette déclaration d’enquête, en échange de l’avancement de relations (notamment une rencontre à la Maison-Blanche) et de la libération d’aide américaine pour l’Ukraine. Toutefois, Yermak et le gouvernement ukrainien n’ont finalement pas annoncé publiquement une enquête ciblée.

Sources :

Franceinfo – Article publié le 20/11/2025 – lien, The Guardian, The Critic.

Laisser un commentaire