Confronté à la montée en puissance de l’intelligence artificielle, Accenture adapte sa stratégie. Entre vagues de licenciements et formation intensive de ses salariés, le géant du conseil redessine son avenir pour répondre aux attentes de ses clients et aux bouleversements technologiques.
L’heure est aux grands ajustements chez Accenture. Le géant mondial du conseil, qui comptait encore 779.000 collaborateurs fin août, a réduit ses effectifs de 12.000 postes en seulement trois mois. En cause, une stratégie résolument tournée vers l’intelligence artificielle, qui transforme en profondeur le profil des compétences recherchées.
« Le sujet numéro un dans l’esprit de nombreux PDG est de savoir comment intégrer l’intelligence artificielle dans les opérations du quotidien », a déclaré Julie Sweet, directrice générale d’Accenture, sur LinkedIn. Elle-même incarne cette transition en affirmant vouloir se séparer rapidement des employés qui, selon l’expérience de l’entreprise, ne pourraient pas acquérir les compétences nécessaires à l’ère de l’IA.
Cette restructuration, qui devrait durer six mois et coûter près de 865 millions de dollars, illustre la volonté du cabinet de conseil de redéfinir ses priorités. Le nombre exact de salariés concernés par les licenciements liés à l’IA n’a toutefois pas été précisé.
Le groupe a par ailleurs été affecté par la réduction drastique des dépenses publiques aux États-Unis. Comme ses homologues, Accenture a dû démontrer la valeur ajoutée concrète de ses missions auprès de l’administration fédérale et consentir à des rabais pour ses clients publics.
Mais l’intelligence artificielle ouvre de nouveaux horizons. Selon le Financial Times, les projets liés à l’IA représentent désormais 5,1 milliards d’euros de commandes, contre 3 milliards l’an passé. Accenture compte aujourd’hui 77.000 experts en IA et data, contre 40.000 il y a seulement deux ans.
La direction mise désormais sur une montée en compétences à grande échelle. Plus de 500.000 collaborateurs ont déjà été formés aux fondamentaux de l’IA générative. Le cap est désormais mis sur l’IA dite « agentique » : avec l’appui de l’université de Stanford, Accenture prévoit de former plus de 700.000 salariés à la conception d’agents et de bots intelligents. Une ambition qui concerne presque l’intégralité de ses effectifs.
Julie Sweet promet que les effectifs devraient repartir à la hausse dès l’année prochaine. Mais ce redéploiement passera par une condition sine qua non : l’aptitude à évoluer dans un environnement dominé par l’intelligence artificielle.
Sources : Les Échos.
