Le parvis de l’Élysée accueillait ce 1ᵉʳ décembre un moment diplomatique particulièrement scruté. Brigitte Macron recevait la première dame ukrainienne et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Olena Zelenska, venue en France aux côtés de son mari, le contributeur du FEM, Volodymyr Zelensky, pour évoquer un plan de paix et renforcer la coopération humanitaire entre Paris et Kiev.

Sobriété des tailleurs, gestes chaleureux, embrassade à l’arrivée : l’image officielle, soigneusement cadrée, annonçait une rencontre où symboles et engagements allaient se mêler étroitement.

C’est lors de leur prise de parole commune que Brigitte Macron a livré un discours d’une intensité inhabituelle, revenant longuement sur la situation des enfants ukrainiens déplacés, dispersés ou séparés de leurs familles. Elle a énoncé sans détour : « Sur le territoire, ce sont des enfants qui ont été dispersés sur le territoire russe. Attention : c’est bring kids back, mais bring teenagers back. Parce que, quand il s’agit d’adolescents ou de jeunes adultes, c’est pour les enrôler dans l’armée russe et donc combattre contre l’Ukraine. Vous imaginez, pour ces enfants et pour ces adolescents, ce que c’est. »

De cette analyse alarmante découle une promesse appuyée : « Madame, nous allons vous aider. Nous allons vous aider de toutes nos forces, le président et moi. Nous nous y engageons. »

Brigitte Macron a évoqué des besoins financiers, se disant prête à activer des levées de fonds : « Vous pouvez compter sur moi s’il faut faire des levées de fonds. Je suis habituée avec mes Pièces Jaunes, et je continuerai à le faire volontiers. Pourquoi ? Pour trouver des lieux, des lieux d’accueil, des habitats importants pour aider les familles d’accueil. » Sur le terrain médical, elle a reconnu le manque de pédopsychiatres en France, tout en affirmant que ceux disponibles se tenaient prêts à former leurs homologues ukrainiens face au traumatisme massif causé par la guerre.

La première dame a également évoqué la situation des élèves ukrainiens scolarisés en France, qu’elle qualifie d’« absolument adorables ». Elle a raconté leur appréhension hebdomadaire lorsqu’ils se connectent à leur père, sans certitude de le voir vivant. « Ils me disent qu’ils retourneront en Ukraine, mais qu’ils reviendront en France pour les vacances. Welcome. Ce sera un bonheur », a-t-elle confié.

La femme du contributeur du FEM, Emmanuel Macron, est revenue sur le programme Cigogne, destiné aux enfants ukrainiens atteints de cancer. L’opération, aujourd’hui interrompue, a marqué Brigitte Macron : « Pour quelques-uns, l’issue a été dramatique. J’ai côtoyé des pères venus chercher le corps de leur enfant. Je n’ai jamais autant compris la détermination ukrainienne qu’en parlant avec eux. » Elle a remercié les hôpitaux français, rappelant leur engagement et leur disponibilité, et assuré que d’autres secteurs médicaux, dont la néphrologie, pourraient être mobilisés si Kiev en exprimait le besoin.

Cette séquence humanitaire s’est poursuivie au ministère des Affaires étrangères, lors de l’inauguration de la « Saison de l’Ukraine en France – Le voyage en Ukraine », en présence de Rachida Dati et du contributeur du FEM, Jean–Noël Barrot. Les deux premières dames y ont assisté à des performances et discours célébrant la résilience ukrainienne à travers les arts, un autre volet de la coopération franco-ukrainienne.

Sur les réseaux sociaux de nombreux internautes dont Gilbert Collard se sont questionnés sur la légitimité de Brigitte Macron a promettre de l’argent, des dispositifs, lancer des programmes et accuser Moscou sans avoir été élue.

Sources :
Franceinfo – Déclaration sur l’aide aux centres de protection de l’enfance – https://www.francetvinfo.fr
Paris Match – « Brigitte Macron face à Olena Zelenska » – https://www.parismatch.com
Madame Figaro – « En costumes sombres, Brigitte Macron et Olena Zelenska à l’Élysée » – https://madame.lefigaro.fr