À Lyon, la tension politique monte à l’approche des municipales de 2026. Alors que Grégory Doucet demandait à Jean-Michel Aulas d’accepter un débat, l’ancien président de l’OL a accepté à une condition : un audit complet du mandat écologiste. Une demande aussitôt qualifiée de manœuvre électorale par la majorité de Grégory Doucet. Le duel entre l’ancien président de l’OL et l’actuel maire s’installe déjà au cœur de la campagne.
La campagne lyonnaise s’anime, et les échanges se durcissent. Dans un communiqué incisif, Audrey Hénocque, adjointe aux finances, Culture et grands évènements de Grégory Doucet, a dénoncé « une nouvelle diversion » après la demande formulée par Jean-Michel Aulas d’un audit indépendant sur l’action de la Ville et de la Métropole depuis 2020. Selon elle, cette initiative illustre « l’impréparation du candidat Aulas à la gestion de la Ville de Lyon », une pique qui marque l’entrée du débat sur le terrain de la crédibilité administrative.
La veille, l’ancien patron de l’Olympique lyonnais avait officiellement lancé son local de campagne dans le 3e arrondissement, entouré des représentants de la droite lyonnaise. Dans la foulée, il annonçait son alliance avec Les Républicains pour la bataille métropolitaine, scellant ainsi un axe politique inédit entre la droite traditionnelle et une figure entrepreneuriale devenue incontournable dans le paysage local.
Aulas avait profité de cette mise en scène politique pour répondre au maire sortant, qui proposait depuis plusieurs jours un débat avant la fin de l’année. Refus net du candidat, estimant que « le débat viendra, comme toujours, au bon moment ». Lors d’une interview accordée à Actu Lyon, il a toutefois posé une condition : accepter un audit « totalement indépendant » couvrant les volets financier, social et environnemental du mandat en cours. Un audit censé dresser un bilan précis « de ce qui a été fait, de ce qui ne l’a pas été, des coûts engagés, des résultats obtenus et des impacts mesurés ».
La majorité écologiste a répliqué en rappelant que « la Ville de Lyon n’est pas une entreprise » et que les comptes publics sont déjà débattus et votés chaque année en conseil municipal. Hénocque souligne que plusieurs conseillers municipaux sortants, aujourd’hui alliés d’Aulas sur la liste “Coeur lyonnais”, ont eu tout le loisir d’examiner les délibérations et budgets votés depuis 2020. Une manière de pointer la dimension politique, plus que technique, de la requête du candidat.
L’adjointe insiste également sur la reconnaissance externe de la gestion lyonnaise. Elle rappelle que les agences de notation financière ont à plusieurs reprises salué l’équilibre des finances locales, même si DBRS Morningstar a récemment abaissé la note de crédit à long terme de Lyon, passant de AA (haut) à AA. La nuance apporte toutefois un contrepoids majeur : cette dégradation découle principalement de celle de la note souveraine française, qui « plafonne » mécaniquement les collectivités locales. Selon DBRS Morningstar, la situation lyonnaise reste saine, la baisse de notation n’étant en rien liée à une détérioration locale.
Dans cette atmosphère de pré-campagne déjà électrique, l’audit apparaît comme un nouveau point de friction entre les deux camps. Aulas entend faire du bilan écologique et financier un marqueur fort de sa critique du mandat, tandis que l’équipe de Doucet y voit une opération politique destinée à détourner l’attention des débats de fond. Entre stratégies de communication et démonstrations d’autorité, la bataille lyonnaise s’annonce aussi technique que symbolique, avec un parfum de duel déjà bien installé.
Sources :
Communiqué d’Audrey Hénocque
Lyon Capitale – lien