La visite officielle du ministre français des Affaires étrangères et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Jean–Noël Barrot, en Colombie, a suscité une vive réaction sur les réseaux sociaux. Sarah Knafo a critiqué la stratégie internationale du gouvernement en matière de lutte contre le narcotrafic, provoquant une réponse cinglante du ministre.
En déplacement à Puerto Antioquia, un port stratégique de la côte caribéenne colombienne marqué par l’influence du Clan del Golfo, Jean-Noël Barrot a réaffirmé la volonté de la France de “lutter activement contre le narcotrafic”, dont l’expansion en Europe alimente une criminalité croissante.
Le ministre a annoncé la création d’une académie régionale de lutte contre la criminalité organisée, basée en République dominicaine, qui formera dès 2026 des enquêteurs et douaniers issus de plusieurs pays d’Amérique latine, en coopération notamment avec la Colombie, premier producteur mondial de cocaïne.
Barrot a également évoqué la signature prochaine d’une convention d’extradition entre la France et la Colombie afin de poursuivre les trafiquants jusqu’à leurs réseaux d’origine. Enfin, il s’est dit préoccupé par les opérations militaires américaines lancées par Donald Trump dans les Caraïbes, estimant qu’elles “enfreignent le droit international”.
“On a déjà du mal à fermer les points de deal à Sevran”
Sur X (anciennement Twitter), Sarah Knafo a vivement réagi à un article du Figaro relatant ce déplacement.
Elle y a écrit :
“On a déjà du mal à fermer les points de deal à Sevran, mais le gouvernement veut sauver Bogota ! Après l’aide publique au développement, voici la lutte internationale contre le narcotrafic : combien cela va-t-il nous coûter de régler les problèmes des autres avant les nôtres ?”
On a déjà du mal à fermer les points de deal à Sevran, mais le gouvernement veut sauver Bogota !
Après l’aide publique au développement, voici la lutte internationale contre le narcotrafic : combien cela va-t-il nous coûter de régler les problèmes des autres avant les nôtres ? pic.twitter.com/9YY9AFatv2
Le ministre n’a pas tardé à répondre sur le même réseau social :
“Mieux vaut rire que pleurer devant tant d’amateurisme, de simplisme et d’irresponsabilité. Les drogues qui arrivent en France sont produites et vendues par des narcotrafiquants qu’il est de notre devoir de traquer partout où ils se trouvent, y compris à l’étranger.”
Mieux vaut rire que pleurer devant tant d'amateurisme, de simplisme et d'irresponsabilité. Les drogues qui arrivent en France sont produites et vendues par des narcotrafiquants qu'il est de notre devoir de traquer partout où ils se trouvent, y compris à l’étranger. pic.twitter.com/QPOer0ESLD
Derrière ce duel numérique se dessine une divergence plus profonde : faut-il concentrer les moyens de l’État sur la sécurité intérieure ou les déployer au-delà des frontières pour agir sur les causes internationales du trafic ?
La question, posée par Sarah Knafo, met en lumière les tensions autour de la politique étrangère française et de son articulation avec les enjeux de sécurité nationale.
