Quelques jours après le vol d’essai réussi du Starship V2, SpaceX dévoile les contours ambitieux du Starship V3. Cette nouvelle version, dotée d’une refonte technique majeure, doit marquer le passage vers un lanceur orbital pleinement réutilisable, clé du programme Artemis et des futures missions lunaires et martiennes.
Ce lundi 13 octobre, dans une relative discrétion médiatique, SpaceX a franchi une étape décisive de son programme Starship. Le vol d’essai du Starship V2 s’est achevé sans incident majeur, validant la plupart des paramètres techniques du lanceur géant. Un succès que la firme d’Elon Musk a immédiatement mis à profit pour dévoiler la suite de l’aventure : le Starship V3.
Selon un communiqué officiel de l’entreprise, cette prochaine itération « sera utilisée pour les premiers vols orbitaux du Starship, les missions opérationnelles de charge utile, le transfert de propergol et bien plus encore ». L’objectif, réaffirmé avec la fougue propre à Space X, reste inchangé : construire un véhicule entièrement et rapidement réutilisable, capable de desservir non seulement l’orbite terrestre, mais aussi la Lune, Mars et, à terme, les confins du système solaire.
Cette ambition passe par une refonte en profondeur de l’appareil. Le Starship V3 sera équipé de 33 moteurs Raptor 3, nouvelle génération de propulseurs conçus pour offrir une poussée accrue et une fiabilité renforcée. Space X assure avoir résolu les difficultés rencontrées sur la version précédente, notamment lors du transfert de carburant, grâce à un nouveau système de canalisations pour le méthane et l’oxygène liquide, jugé plus sûr et plus efficace.
Autre évolution majeure : le système de séparation à chaud du second étage, désormais activable avant la dissociation du booster, garantissant une stabilité de trajectoire accrue. L’aérodynamisme du vaisseau a également été repensé, avec trois grandes ailettes à la place des quatre plus modestes du modèle V2, dans le but de mieux maîtriser la rentrée atmosphérique.
Mais au-delà des prouesses techniques, c’est une philosophie de mission que Space X semble redéfinir. Elon Musk l’assume : le Starship n’a pas vocation à être seulement un lanceur, mais un véritable vaisseau interplanétaire multifonction. Doté d’un système d’amarrage pour le transfert de carburant, il pourrait servir à des missions longues en orbite terrestre, mais aussi à la logistique spatiale pour la NASA, dans le cadre du programme Artemis de retour sur la Lune.
Les infrastructures au sol suivront cette évolution. La célèbre tour de lancement Mechazilla, avec ses bras articulés capables de “rattraper” la fusée à la descente, va être renforcée et adaptée au gabarit du V3. Les installations du pas de tir texan de Boca Chica seront également modernisées pour accueillir les tests orbitaux prévus courant 2026.
Si les promesses de colonisation de Mars d’ici 2028 laissent pas mal d’observateurs dubitatifs, Elon Musk espère lancer les tests du Starship V3. Lors de la campagne de la dernière élection présidentielle américaine ilm avait annoncé vouloir profiter de la prochaine fenêtre d’alignement des planètes qui devait avoir lieu dans deux ans pour atteindre Mars.
Sources :
Frandroid – SpaceX amorce le Starship V3 après le dernier vol d’essai du Starship V2 – https://www.frandroid.com– 16 octobre 2025
SpaceX – Starship Development Update – https://www.spacex.com – communiqué officiel