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Israël : Le quotidien Ha’Aretz exige une enquête indépendante sur le 7 Octobre

Alors que le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas marque la fin de deux années de guerre, le quotidien Ha’Aretz appelle à la création d’une commission d’enquête publique sur les massacres du 7 octobre 2023. Le journal pointe la responsabilité de Benyamin Nétanyahou dans ce qu’il qualifie d’“échec retentissant” de l’État israélien.

Deux ans après les attaques du 7 octobre 2023, Israël entre dans une nouvelle phase de son histoire : celle de la reddition des comptes. Dans un éditorial publié le 12 octobre, le quotidien Ha’Aretz estime qu’“il est désormais impossible de tourner la page sans comprendre comment un tel effondrement de l’État a pu se produire”. Pour le journal, seule une enquête indépendante et juridiquement contraignante permettra d’établir les responsabilités, à commencer par celles du Premier ministre Benyamin Nétanyahou.

Le cessez-le-feu signé entre Israël et le Hamas sous l’égide de Donald Trump a mis fin à deux années d’un conflit sanglant. Mais la paix reste suspendue à une condition : affronter la vérité du 7 octobre, ce jour où des centaines d’Israéliens ont été tués ou enlevés dans une attaque d’une ampleur inédite. “Depuis le début de la guerre, Nétanyahou a toujours repoussé la perspective d’une commission d’enquête, arguant qu’elle ne pouvait exister tant que les combats se poursuivaient”, rappelle Ha’Aretz.

Aujourd’hui, ce prétexte ne tient plus. Le quotidien appelle à la mise en place d’une commission publique, “créée par le président de la Cour suprême”, dotée de pleins pouvoirs d’investigation, et capable d’examiner les défaillances “de tous les systèmes : politique, militaire, sécuritaire et administratif”. Il s’agit, écrit encore Ha’Aretz, d’éviter “un simulacre de comité politique ou national”, et de garantir une enquête “légitime, légale, contraignante”.

Le parallèle avec l’après-guerre du Kippour en 1973 est largement évoqué. La commission Agranat, mise en place à l’époque, avait reconnu les manquements de l’armée, mais épargné la Première ministre Golda Meir, qui avait pourtant fini par démissionner sous la pression de la rue. “Rien de tel aujourd’hui”, souligne le quotidien. “Nétanyahou reste en place, s’arc-boutant sur son poste, repoussant toute responsabilité et lançant ses alliés dans une campagne contre l’opinion publique elle-même.”

Car, selon Ha’Aretz, une stratégie de communication s’est installée : accuser les opposants et les manifestants plutôt que de répondre des fautes commises. “Un tel retournement, où le pouvoir refuse la reddition de comptes et accuse le peuple, est caractéristique d’un régime corrompu”, écrit le journal, qui appelle à y mettre fin “au plus vite”.

Pour Ha’Aretz, seule une enquête véritablement indépendante peut permettre à la société israélienne de retrouver confiance en ses institutions. “C’est la condition pour que cette débâcle ne se reproduise jamais”, conclut l’éditorial, rappelant que le 7 octobre reste une blessure ouverte dans la conscience nationale, et un test décisif pour la démocratie israélienne.

Sources :
Ha’Aretz, éditorial du 12 octobre 2025 – haaretz.com

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