Selon le gouvernement israélien, la libération des quarante-huit otages restants, vivants ou morts, commencera tôt lundi matin. L’échange, supervisé par la Croix-Rouge, interviendra à la veille d’un sommet international sur la paix à Gaza, réunissant une vingtaine de dirigeants à Charm el-Cheikh.
Après deux années d’une guerre dévastatrice, une étape décisive semble s’ouvrir à Gaza. Israël a confirmé dimanche 12 octobre que la libération des 48 otages restants, capturés lors de l’attaque du 7 octobre 2023, débuterait lundi matin, dans le cadre d’un accord d’échange historique conclu avec le mouvement islamiste Hamas.
« Nous nous attendons à ce que les vingt otages en vie soient libérés en même temps, remis à la Croix-Rouge et transportés dans six à huit véhicules », a précisé Shosh Bedrosian, porte-parole du gouvernement israélien, lors d’un point de presse. Israël s’est également déclaré prêt à recevoir les corps des vingt-huit autres captifs décédés. En contrepartie, 250 prisonniers palestiniens condamnés pour des actes de terrorisme et 1 700 détenus arrêtés à Gaza depuis 2023 seront libérés.
Le président israélien Isaac Herzog, entouré des familles des otages, a salué un « moment d’émotion nationale » : « Demain, nous verserons des larmes et accueillerons nos fils et nos filles chez nous », a-t-il déclaré.
Une trêve fragile et une paix sous surveillance internationale
Cette libération intervient alors que le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, entré en vigueur vendredi, tient pour le troisième jour consécutif. Selon la Défense civile de Gaza, plus de 500 000 personnes déplacées sont déjà retournées vers le nord du territoire, ravagé par les bombardements.
Dans le cadre du plan de paix américain, une force internationale de stabilisation temporaire est en préparation pour garantir le respect de l’accord. Selon Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères démissionnaire, cette force, mandatée par l’ONU, pourrait inclure des contingents européens, indonésiens et turcs. Elle n’aura toutefois pas vocation à se substituer aux forces locales dans la gestion de la sécurité, a précisé le diplomate.
L’Union européenne, par la voix du président du Conseil européen António Costa, a annoncé vouloir renforcer sa présence à Gaza à travers ses missions existantes : EUBAM Rafah, dédiée à la surveillance des points de passage, et EUPOL COPPS, chargée de la formation de la police palestinienne.
Vers un sommet diplomatique inédit au Moyen-Orient
Cette phase cruciale précédera un sommet international pour la paix convoqué lundi à Charm el-Cheikh, en Égypte. Coprésidé par Donald Trump et Abdel-Fattah al-Sissi, il réunira plus de vingt dirigeants mondiaux, dont Emmanuel Macron, Recep Tayyip Erdogan, Pedro Sánchez, Giorgia Meloni, Keir Starmer et le roi Abdallah II de Jordanie. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, y participera également.
Le sommet doit entériner les grandes lignes d’un plan de reconstruction et de stabilisation pour Gaza, tout en officialisant la retraite du Hamas de la gouvernance du territoire. Une source interne au mouvement a confirmé à l’AFP que le Hamas « ne participera pas à la phase de transition » mais restera « un élément de la société palestinienne ».
Des tensions persistantes malgré la trêve
Si l’annonce de la libération des otages suscite un rare espoir, les tensions régionales demeurent vives. L’Iran, allié du Hamas, a déclaré samedi soir « n’avoir aucune confiance en Israël pour respecter le cessez-le-feu », rappelant que « plusieurs trêves passées ont été violées ».
De son côté, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a confirmé que l’État hébreu se préparait, une fois les otages récupérés, à détruire l’ensemble des tunnels souterrains du Hamas à Gaza, sous supervision internationale et avec l’appui logistique des États-Unis.
Alors que le vice-président américain J.D. Vance évoquait ce dimanche une libération « d’un moment à l’autre », les regards du monde entier se tournent vers cette journée de lundi, qui pourrait marquer le début d’une paix fragile mais attendue.
Sources :
Le Monde – « Accord à Gaza : la libération des otages commencera tôt lundi matin, annonce Israël » – 12 octobre 2025
BBC – « Israel-Hamas hostage release expected Monday morning » – 12 octobre 2025
Wall Street Journal – « Hamas Ready to Release Remaining Israeli Hostages Before Trump’s Arrival » – 12 octobre 2025