Vendredi soir, Alexandre Benalla a publié un tweet sur X affirmant avoir accepté le ministère de l’Intérieur avant d’annoncer, dès le lendemain matin, son retrait « immédiat ». Ces déclarations, non confirmées par l’Élysée, ont plongé les internautes mais aussi la sphère politique dans la stupéfaction, sur fond de tensions liées à la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon.
Le mystère plane autour d’une double publication d’Alexandre Benalla sur X (ex-Twitter), qui a embrasé le débat public en pleine recomposition gouvernementale. Vendredi 10 octobre au soir, l’ancien chargé de mission de l’Élysée — écarté en 2018 après l’affaire qui porte son nom — a affirmé avoir été nommé ministre de l’Intérieur par le président de la République et le Premier ministre.
Dans un premier message, sobrement rédigé mais au ton solennel, il écrivait : « Dans les circonstances exceptionnelles que traverse la France, on ne se dérobe pas. J’ai donc accepté la proposition du président de la République et du Premier ministre de diriger le ministère de l’intérieur. […] Je viens pour servir les Français. »
Le message, immédiatement viral, qui n’était pas sans rappeler les déclarations de Bruno Le Maire lorsqu’il est justifié sur les raisons qui l’avaient pousser à accepter le ministère des Armées dans le gouvernement Lecornu I, a suscité un mélange d’incrédulité, d’ironie et d’indignation. De nombreux internautes ont dénoncé une « manipulation grossière », tandis que plusieurs observateurs soulignaient l’absence de toute confirmation officielle de la part de l’Élysée ou de Matignon. Certains internautes ont même évoqué un possible piratage du compte de l’ancien collaborateur présidentiel, qui n’avait pas communiqué publiquement depuis plusieurs mois, même si cette information n’a pas non plus été confirmée. Une utilisatrice a souligné que ce compte X appartenait bien à Alexandre Benalla : « Il a été créé en juillet 2019 pour promouvoir son entreprise de sécurité privée (Comya Group) ».
Mais le plus déconcertant est survenu le lendemain matin. Samedi 11 octobre, un second message annonçait le retrait d’Alexandre Benalla : « Ma décision de rejoindre le gouvernement a été prise uniquement par esprit de mission, dans des circonstances graves […] Dans ces conditions, j’ai proposé au président de la République de me retirer du gouvernement sans délai. »
Marine Tondelier a réagi continuant dans sa métaphore filée faisant référence au film « Un jour sans fin » : « À un moment il va vraiment falloir que cette journée se termine. J’en ai vu assez pour toute la semaine. Et aussi pour celle d’après et la suivante je pense. »
Sa réaction a été moquée à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes lui ont reproché de ne pas avoir compris qu’il s’agissait d’une « blague » ou de « second degré ».
Toujours est-il que le message est bien apparu sur la page officielle de l’ancien responsable de la sécurité du président de la République pris la main dans le sac. en train de molester des citoyens français lors d’une manifestation. Qu’il s’agisse d’un troll de Benalla pou d’un piratage, on peut légitimement estimé que cette « blague » est de mauvais goût.
lan Gabet, jeune militant engagé dans la défense des droits humains, la démocratie et les libertés fondamentales souligne quant à lui que « La situation est tellement chaotique qu’on ne sait même plus s’il s’agit d’une blague… »
Le porte-parole de la fédération PS de la Somme, Najib Bayoumi estime que la gouvernance d’Emmanuel Macron menée « sans discernement » explique que « des gens puissent réellement se demander si Alexandre Benalla sera vraiment ministre ».
Qu’il s’agisse d’un acte de provocation, d’une tentative de désinformation ou d’un piratage, cette nouvelle affaire Benalla semble donner de la raisonnance à ce proverbe turc : « Si un clown emménage dans un palais, il ne devient pas roi, le palais devient un cirque ».