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Image : Capture d'écran BFMTV.

Crise politique : Mélenchon exige une présidentielle anticipée et appelle les autres partis de gauche à « se ressaisir »

Lors d’une déclaration solennelle à la presse ce vendredi 10 octobre, Jean-Luc Mélenchon a rejeté toute participation aux concertations menées par Emmanuel Macron et a réclamé la tenue d’une élection présidentielle anticipée. Le leader de La France insoumise accuse le chef de l’État d’être “la cause du chaos” et appelle les autres partis de gauche qui vont se rendre à la réunion organisée par Macron en début d’après-midi à l’Élysée à “libérer le pays de la monarchie présidentielle”.

Le ton est grave, la posture, offensive. Ce jeudi matin, Jean-Luc Mélenchon a pris la parole depuis Paris pour livrer un diagnostic sans appel de la crise politique française. Face à la presse, le fondateur de La France insoumise (LFI) a dénoncé “le chaos provoqué par Emmanuel Macron” et réaffirmé son refus catégorique de participer aux discussions engagées par l’Élysée après la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu à laquelle il n’était de toute façon pas convié.

La responsabilité du désordre n’est pas à l’Assemblée, elle est à l’Élysée”, a martelé le dirigeant insoumis, soulignant que LFI n’avait “pris part à aucune des tractations folkloriques de ces derniers jours”. Fidèle à sa ligne de rupture, Mélenchon a fustigé “les conciliabules inutiles” et “les combinaisons politiciennes” qui, selon lui, ne visent qu’à “sauver un président défaillant”.

“Une présidentielle anticipée, seule issue à la crise”

Face à l’impasse politique qui paralyse le pays, le chef de file insoumis appelle à une solution radicale : une élection présidentielle anticipée. “Pourquoi sauverions-nous Emmanuel Macron, le soldat perdu dans le naufrage de son mandat ?” a-t-il lancé, estimant qu’une dissolution de l’Assemblée nationale “ne ferait que prolonger la crise” et risquerait de reproduire “la même composition parlementaire”.

Selon Mélenchon, la présidentielle est la seule voie démocratique possible : elle permettrait au peuple “de s’exprimer dans une circonscription unique, la France entière”, et d’ouvrir ensuite la voie à de nouvelles législatives “fondées sur un mandat clair et populaire”. L’insoumis estime que “le départ d’Emmanuel Macron est devenu une exigence légitime”, soutenant qu’un tel scrutin redonnerait “dignité et souffle au pays”.

Une charge contre “la monarchie présidentielle”

Dans un long plaidoyer, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé le verrou institutionnel de la Ve République, qu’il accuse de “confisquer le pouvoir à une seule personne”. “Le président de la République agit sans limite. La Ve République ne prévoit aucun recours contre un chef d’État qui bafoue la démocratie dont il est censé être le garant”, a-t-il déclaré.

Le leader insoumis a ainsi appelé à l’avènement d’un “nouvel ordre républicain”, fondé sur la justice sociale, la transition écologique et la planification économique. “Il faut trancher entre oui et non : oui à la planification écologique, oui à la fin des privilèges fiscaux, oui à une société d’égalité et de dignité pour tous. Non à la monarchie présidentielle et à la guerre sociale”, a-t-il martelé, reprenant les thèmes du programme du Nouveau Front populaire.

“Nous sommes prêts”

Interrogé sur l’attitude de son mouvement dans l’hypothèse d’un retour aux urnes, Mélenchon a affirmé que La France insoumise est prête pour tous les scénarios, dissolution ou présidentielle : “Nous avons un mandat exigeant et non négociable : celui du peuple qui nous a élus. Nos députés ne sont pas là pour s’entendre avec la Macronie, mais pour porter la justice sociale et la responsabilité écologique.”

Le tribun de gauche a enfin tendu la main aux forces progressistes, invitant les partis du Nouveau Front populaire à “se ressaisir” et à “renoncer aux exclusives”. Son message est clair : seule une recomposition autour du programme commun de la gauche pourrait, selon lui, répondre à la crise actuelle et “ramener le pays à la souveraineté populaire”.

Dans un climat institutionnel explosif, cette déclaration vient durcir le rapport de force entre le pouvoir et l’opposition. Tandis que l’Élysée consulte les chefs de parti — sans convier LFI ni le Rassemblement national —, Jean-Luc Mélenchon choisit la rupture totale, plaçant désormais le débat sur le terrain de la légitimité démocratique.

Sources :
Déclaration publique de Jean-Luc Mélenchon – Conférence de presse du 10 octobre 2025 – retransmise par BFMTV et France Info
AFP – “Mélenchon réclame une présidentielle anticipée et le départ de Macron” – 10 octobre 2025
Le Monde – Analyse : La stratégie de rupture de Jean-Luc Mélenchon face à la crise institutionnelle – 10 octobre 2025

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