À Maisons-Laffitte, la justice a interdit aux élèves d’une école Montessori de jouer dans leur grande cour, jugés trop bruyants par des voisins. Une décision qui soulève l’indignation des parents et de la direction, bien décidés à faire appel.
Scène insolite à Maisons-Laffitte, dans les Yvelines. Les enfants d’une école Montessori ne peuvent plus accéder à leur grande cour de récréation. En cause : les plaintes répétées de cinq voisins, copropriétaires d’une maison située à proximité de l’établissement. Selon eux, les cris et rires des élèves âgés de 3 à 11 ans perturberaient leur quotidien, qu’il s’agisse du télétravail ou des moments de repos.
Saisie de l’affaire, la justice a tranché en faveur des riverains. Une décision qui scandalise les familles. « Ça peut faire du bruit, mais ce n’est pas toute la journée. Un enfant a besoin de respirer l’air, on ne va pas l’enfermer », déplore la maman d’un élève au micro de RTL.
Une école contrainte de se réorganiser
Privée de sa cour principale, l’école a dû trouver des alternatives. Les enfants sortent désormais par petits groupes de 25 dans une cour plus réduite, ou partent se promener en forêt. Une solution de fortune qui ne satisfait pas toutes les familles. Certaines envisagent « de changer d’école l’an prochain ».
Pourtant, l’établissement avait pris des mesures en amont : installation d’un mur anti-bruit, modification des horaires de récréation. En vain. L’interdiction a bien été confirmée.
Parents et enseignants dénoncent une injustice
Pour la directrice, le verdict traduit une tendance inquiétante : « On est dans une politique de chasse aux enfants. Ils n’ont plus leur place dans la société, et c’est dommage », confie-t-elle à RTL.
Cette affaire a fait réagir de nombreuses personnalités, y compris, Philippine Laniesse, directrice du cabinet de conseil Prélude et Dominique Reynié, politologue, directeur de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol).
Les parents et l’école ont décidé de faire appel. La prochaine audience est prévue le 2 octobre, et pourrait décider de l’avenir de cette école Montessori… et des récréations de ses élèves.
Une école du groupe Cube Education
Cette école appartient à Cube Education (aussi nommé Cube Educ) un réseau d’écoles privées, bilingues et trilingues, basées en Île‑de‑France, qui mettent en œuvre la méthode Montessori. Le fonds Capital Croissance est entré au capital de Cube Education en juillet‑2025, dans le cadre d’une recomposition capitalistique / capital développement. Il compte parmi ses investisseurs institutionnels de référence figurent Bpifrance, BNP Paribas, Covéa, Eurazeo et Ardian.
Source :
- RTL – « Yvelines : des enfants privés de récréation car trop bruyants » – septembre 2025
- Le Figaro – « Yvelines : la justice interdit à une école d’utiliser sa cour de récréation à cause de nuisances sonores »– septembre 2025