À Guingamp, l’émotion est vive après l’incendie d’une statue de la Vierge Marie dans la basilique Notre-Dame-de-Bon-Secours. Le sinistre est survenu lundi 8 septembre, en plein cœur d’une messe célébrée pour la fête de la Nativité de la Vierge Marie. Près d’une cinquantaine de fidèles assistaient à la cérémonie lorsque les flammes ont subitement embrasé les vêtements liturgiques de la statue, située dans l’oratoire derrière l’autel.
Selon les témoins, une personne aurait été aperçue courant vers la statue quelques instants avant que le feu ne se déclare, mais aucun acte volontaire n’a pu être établi avec certitude. L’hypothèse d’une bougie mal déposée reste également envisagée par la paroisse. Le visage et les habits de la Vierge ont été fortement endommagés, et la messe a dû être interrompue une quinzaine de minutes avant que le feu ne soit maîtrisé par les paroissiens à l’aide d’un extincteur.
Cet événement résonne douloureusement pour les fidèles, car il s’agit du troisième incendie visant cette même statue en dix ans. En octobre 2015 et en septembre 2021, elle avait déjà été la cible de flammes destructrices. Les auteurs du premier sinistre avaient été identifiés, mais ceux des deux derniers n’ont jamais été retrouvés. La répétition de ces attaques interroge et laisse planer le doute sur la nature de ces gestes.
Pour Mona Braz, présidente des Amis du Patrimoine de Guingamp, il s’agit d’un acte grave qui dépasse la seule communauté catholique. Dans un message relayé sur les réseaux sociaux, elle a établi un parallèle avec d’autres profanations de lieux de culte en France, estimant que ce type de vandalisme vise à blesser symboliquement l’ensemble de la société. La paroisse, de son côté, rappelle l’attachement de la ville à la basilique et au patrimoine religieux qui en fait l’identité locale.
La Ville de Guingamp et la paroisse ont déposé plainte dès le lendemain. Les gendarmes ont ouvert une enquête et recueilli les témoignages des personnes présentes. Si les fidèles espèrent encore une explication accidentelle, la coïncidence avec la fête mariale du 8 septembre alimente les soupçons d’un acte volontaire.
Cet incendie relance le débat sur la protection du patrimoine religieux face aux dégradations et profanations. La basilique Notre-Dame-de-Bon-Secours, haut lieu spirituel et culturel de Guingamp, voit ainsi sa statue de la Vierge une nouvelle fois meurtrie, au grand désarroi des habitants et des croyants attachés à ce symbole.
Source : Le Figaro.
