Dans une interview accordée à la chaîne YouTube Legend sortie le 7 septembre, un franc-maçon actif depuis 12 ans a accepté de s’exprimer publiquement sur cette organisation souvent méconnue. Créateur du compte Instagram « Le Franc-Maçon » suivi par 400 000 personnes, il a expliqué pourquoi il a choisi de communiquer sur les réseaux sociaux tout en préservant son anonymat. Il a également fait une révélation croustillante : « Aucun président de la 5ème République n’a été franc-maçon, sauf peut-être un ».

« Si la franc-maçonnerie était secrète, je ne serais pas là à en parler publiquement avec vous », explique l’invité de Legend. Il précise que préserver son identité personnelle permet d’éviter les préjugés encore tenaces en France, particulièrement dans les milieux catholiques traditionnels, tout en concédant travailler dans la finance et avoir découvert la franc-maçonnerie lors de ses études à Polytechnique au Canada.

Selon lui, cette approche française de méfiance envers la Maçonnerie tranche d’ailleurs avec d’autres pays comme les États-Unis ou l’Angleterre, où les temples maçonniques sont visibles dans la rue et les réunions annoncées publiquement dans les journaux.

L’héritage de la Seconde Guerre mondiale explique la discrétion française

L’interview révèle que la discrétion des francs-maçons français s’explique par un « vrai traumatisme de la Seconde Guerre mondiale ». Le régime de Vichy ayant persécuté les francs-maçons avant même la déportation des juifs, 20 000 d’entre eux ayant été persécutés et 600 résistants maçonniques tués.

Il rappelle que les nazis, notamment Himmler guidé par des croyances ésotériques, pensaient que les francs-maçons détenaient « le secret du Saint Graal et des Templiers ». Cette persécution a créé une culture du secret, d’après lui, qui perdure aujourd’hui, même si elle tend à s’estomper.

Une visite exceptionnelle dans le Grand Temple de la Grande Loge de France

L’interview s’accompagne d’images rares du Grand Temple de la Grande Loge de France, dirigé par Jean-Raphaël Nothomb. Ce temple Franklin Roosevelt, l’un des plus grands de France, était une ancienne chapelle franciscaine transformée. Elle a accueillie Emmanuel Macron cette année, le 5 mai dernier.

Une négation de l’influence Illuminati

L’invité a nié à plusieurs reprises l’influence des Illuminés de Bavière au sein de la franc-maçonnerie, expliquant que cette société secrète n’a duré que dix ans avant de disparaitre et minimise sa portée dans l’histoire de la franc maçonnerie. Il a notamment démenti que le fameux triangle fait par Jay-Z avec ses mains, soit un symbôle illuminati. « C’est du marketing, il sait que quand Jay-Z fait ça, ça va buzzer ». Il explique que le delta rayonnant vient en réalité de la Trinité chrétienne.

Les personnalités francs-maçonnes confirmées

Le franc-maçon a énoncé un principe : on peut se dévoiler soi-même, mais pas dévoiler l’appartenance d’autrui. Il a seulement confirmé l’appartenance à la Maçonnerie de plusieurs personnalités : Mozart et Joe Biden, l’astronaute Buzz Aldrin, Franklin Roosevelt, Joe Biden, Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Beltrame et Walt Disney. Concernant ce dernier, le maçon a notamment révélé que Mickey porte des gants blancs car Walt Disney était franc-maçon, ces gants étant un symbole d’égalité entre aristocrates et bourgeois dans les loges.

« On va dire qu’aucun président de la 5ème République n’a été franc-maçon, sauf peut-être un », a indiqué l’invité de Legend, dans une déclaration fracassante. Lors de la venue d’Emmanuel Macron au mois de mai dernier, le Grand Maître de la Grande Loge de France Thierry Zavéroni avait cité les maçons proche des chefs de l’Etat qui se sont succédés, dont le père de Georges Pompidou ou le grand père de Jacques Chirac. Il a également rappelé queValéry Giscard d’Estaing avait invité pour la première fois les grands maîtres des obédiences à l’Élysée, tandis que François Mitterand avait consulté Jean Verdun en sa qualité de grand maître, mais que c’était bien la première qu’un président acceptait de se rende dans les locaux de la Grande Loge. De là à imaginer qu’il soit le fameux, chef d’Etat membre potentiellement membre de la Maçonnerie, alors qu’aucun d’entre eux n’est officiellement rattaché à cette société secrète, il n’y a qu’un pas, que le lecteur pourra franchir ou pas, même si la plupart des présidents de la Ve République ont entretenu des liens avec les obédiences maçonniques. François Hollande est par exemple réputé très proche du Grand Orient de France et Valérie Giscard D’Estaing a été reçu en « tenue blanche fermée » au temple Franklin-D.-Roosevelt, siège de la Grande Loge de France à Paris, deux mois avant son élection comme président.

Les monuments parisiens à symbolique maçonnique révélés

L’interview révèle également que plusieurs monuments parisiens comportent des symboles maçonniques : la Tour Eiffel, plus haute que le Sacré-Cœur par symbolisme anticlérical, l’Assemblée nationale avec compas et équerre sur son frontispice et temple du juste qui s’oppose à la Madeleine, représentant la guerre, avec au centre la concorde, l’ensemble symbolisant un monde dualiste. Enfin, il évoque le réaménagement de Paris sous Haussmann intégrant un parcours initiatique symbolique.

La réalité du financement et de l’influence politique

Selon lui, contrairement aux fantasmes, l’influence politique actuelle est très limitée. « Si vraiment on était à 10% des parlementaires aujourd’hui, ce serait le bout du monde », indique-t-il, précisant que sous la Troisième République, ce nombre s’élevait à au moins 50%. .

L’avenir de la franc-maçonnerie française

L’interview montre une franc-maçonnerie en mutation, tiraillée entre tradition du secret et volonté de communication. Avec 170 000 à 180 000 membres en France répartis dans 6 000 loges, elle reste une réalité sociologique significative qui cherche sa place dans la société moderne.