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Belgique : un « compromis à la belge » sur Gaza évite la crise gouvernementale

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Sous tension face aux divisions internes, la coalition belge a trouvé un accord sur la guerre à Gaza. Bruxelles s’engage à interdire les produits des colonies israéliennes et conditionne la reconnaissance de la Palestine à la libération des otages et à l’exclusion du Hamas de sa gouvernance.

À Bruxelles, la diplomatie a pris des allures de test politique. Depuis plusieurs semaines, le gouvernement belge se déchirait sur la position à adopter face à la guerre à Gaza, au point de faire craindre une chute de la coalition. L’ombre du voisin néerlandais, dont le gouvernement est tombé en août faute de consensus sur ce même sujet, a alimenté les spéculations. Mais après deux réunions marathon, un accord a finalement été trouvé dans la nuit du 1er au 2 septembre.

L’enjeu était d’autant plus pressant que la Belgique devait se prononcer avant le 5 septembre sur la déclaration de New York en faveur d’une solution à deux États, en amont de l’Assemblée générale de l’ONU. L’accord conclu prévoit plusieurs mesures inédites : l’interdiction d’importation des produits issus des colonies israéliennes, le refus d’entrée sur le territoire belge aux colons violents et à certains ministres d’extrême droite israéliens comme Ben Gvir et Smotrich, ainsi qu’aux responsables du Hamas. Enfin, la Belgique conditionne la reconnaissance de l’État de Palestine à deux critères : la libération des otages et l’écartement du Hamas de la gestion du futur État.

Ce compromis illustre les fractures de la coalition. D’un côté, l’aile gauche et centriste défend une lecture fondée sur le droit international et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. De l’autre, une partie de la droite francophone et les nationalistes flamands adoptent une vision identitaire du conflit, le réduisant à un affrontement entre l’Occident et l’islamisme.

« Deux visions diamétralement opposées du conflit coexistent au sein du gouvernement », analyse le chroniqueur Bertrand Henne sur la RTBF. L’équilibre trouvé permet à chaque camp de revendiquer une victoire : la gauche souligne une avancée vers la reconnaissance de la Palestine, tandis que la droite insiste sur les conditions strictes posées.

Avec cette décision, la Belgique rejoint l’Irlande et la Slovénie dans le camp des pays européens imposant un embargo sur les produits des colonies. Un pas important, note De Morgen, pour un pays souvent critiqué pour son attentisme diplomatique. Mais l’opposition, relayée par 7 sur 7, juge l’accord « tardif et insuffisant », estimant qu’une reconnaissance immédiate et sans condition de la Palestine aurait envoyé un signal plus fort.

Au final, ce que la VRT appelle un « compromis à la belge » a surtout permis d’éviter une crise de gouvernement. Reste à voir si cette position pragmatique, jugée trop timorée par certains et trop audacieuse par d’autres, renforcera la crédibilité internationale de Bruxelles dans un dossier explosif.

Sources :
Courrier international – Sur la guerre à Gaza, Bruxelles trouve un typique “compromis à la belge” – lien
RTBF – Analyses et réactions sur l’accord du gouvernement belge concernant Gaza – lien
De Morgen – België sluit zich aan bij kopgroep EU-landen die embargo op Israëlische nederzettingenproducten invoeren – lien

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