Alors que l’armée israélienne revendique le contrôle de 40 % de Gaza-ville, Tsahal a frappé une tour présentée comme un site du Hamas. Dix-neuf personnes ont été tuées ce vendredi, selon les autorités locales, tandis que l’ONU alerte sur une catastrophe humanitaire et accuse Israël de « génocide ».
Une nouvelle étape dans l’offensive israélienne contre Gaza-ville. Vendredi 5 septembre, l’armée israélienne a annoncé avoir visé une tour de la ville, décrite comme un centre opérationnel du mouvement islamiste Hamas. « À l’intérieur du bâtiment, le Hamas a installé des infrastructures utilisées pour préparer et mener des attaques contre les troupes de l’armée israélienne », a affirmé Tsahal dans un communiqué. Sur le réseau X, le ministre de la Défense, Israël Katz, a déclaré : « Nous avons ouvert le cadenas des portes de l’enfer dans la ville de Gaza. »
L’armée israélienne précise avoir pris « des mesures de précaution » avant l’attaque, mentionnant l’usage de munitions de précision et des avertissements adressés à la population. Mais sur le terrain, la Défense civile palestinienne a fait état de 19 morts depuis l’aube, victimes de frappes qui ont touché non seulement des immeubles, mais aussi des tentes de déplacés dans différents quartiers.
Ces frappes s’inscrivent dans la stratégie israélienne de contrôle progressif de Gaza-ville, dont 40 % seraient désormais sous domination militaire, selon les déclarations de Tsahal la veille. La perspective d’attaques supplémentaires sur les tours de la ville est désormais explicitement annoncée par l’armée, qui accuse le Hamas d’y avoir installé des infrastructures militaires.
Dans ce contexte, la situation humanitaire ne cesse de s’aggraver. Selon l’ONU, près d’un million de personnes vivent aujourd’hui dans Gaza-ville et sa périphérie, une zone frappée de plein fouet par la famine. « L’impensable a déjà commencé », a averti Tess Ingram, porte-parole de l’Unicef, après une visite à al-Mawassi. « Sans un accès immédiat et accru à la nourriture, davantage d’enfants mourront de faim. »
Les tensions diplomatiques se renforcent également. Pour la première fois, une commissaire européenne, Teresa Ribera, a publiquement qualifié la situation à Gaza de « génocide », dénonçant l’inaction des Vingt-Sept. Une prise de position qui souligne les divisions européennes face à une guerre qui s’intensifie jour après jour et dont les conséquences pour la population civile paraissent de plus en plus dramatiques.
Sources :
Le Monde – 5 septembre 2025 – lien
Déclarations de l’Unicef – 4 septembre 2025 – lien
Commission européenne – 4 septembre 2025 – lien