À la suite des récentes rencontres entre Donald Trump et Vladimir Poutine, puis avec les Européens à Washington, l’idée d’un sommet direct entre les présidents russe et ukrainien prend forme. Plusieurs pays se sont proposés pour accueillir cette rencontre diplomatique cruciale.
L’hypothèse d’une rencontre inédite entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky s’installe peu à peu dans l’agenda diplomatique international. Alors que Donald Trump s’est posé en médiateur actif dans le conflit russo-ukrainien, la question du lieu d’un éventuel sommet entre les deux protagonistes principaux de la guerre reste ouverte. Mais déjà, plusieurs pays ont manifesté leur volonté d’en être les hôtes.
Sans surprise, la première offre est venue de Moscou. Vladimir Poutine, lors d’un échange téléphonique avec Donald Trump, a proposé que cette rencontre ait lieu dans la capitale russe. Une option immédiatement rejetée par Volodymyr Zelensky, alors en visite officielle à la Maison Blanche. Pour Kiev, la symbolique d’une telle localisation est inacceptable, et les garanties de sécurité y seraient jugées insuffisantes.
Plus pragmatique, la Suisse s’est portée candidate à l’accueil d’un sommet, après une proposition de Macron, malgré le mandat d’arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre de Vladimir Poutine. Le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, a rappelé que la Confédération peut accorder une immunité temporaire « en cas de conférence de paix », renouant ainsi avec sa tradition de neutralité active. Genève, en particulier, pourrait servir de cadre à cette réunion, dans la lignée des précédents sommets internationaux.
L’Autriche, autre pays historiquement associé aux grandes négociations internationales, a également proposé ses services. Le chancelier Christian Stocker a mis en avant la longue expérience viennoise en matière de diplomatie multilatérale, notamment comme siège de l’OPEP, de l’AIEA et de l’OSCE. Pour Vienne, un tel sommet serait l’occasion de renforcer son rôle pivot dans les dialogues Est-Ouest.
Un nom plus inattendu émerge aussi dans les coulisses : la Hongrie. Selon Politico, la Maison Blanche envisagerait Budapest comme lieu possible d’une rencontre trilatérale entre Poutine, Zelensky et Trump. Le Premier ministre Viktor Orbán, proche de Moscou et allié ambivalent de l’Occident, pourrait offrir un terrain politiquement neutre, bien que cette solution soulève de nombreuses réserves côté ukrainien et européen.
Une autre option semble mise de côté. Le 9 juillet 2025, au palais d’été de Castel Gandolfo, le pape Léon XIV avait réaffirmé sa volonté d’accueillir des pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine, un geste salué par le président ukrainien Volodymyr Zelensky comme « entièrement possible » pour aboutir à une paix durable. Toutefois, Moscou s’y était fermement opposé, jugeant la plateforme catholique « inappropriée » et pointant les risques juridiques liés au mandat d’arrêt international visant Vladimir Poutine.
Au-delà du lieu, la tenue même d’un tel sommet reste conditionnée à la volonté réelle des deux parties de négocier. Alors que la guerre s’enlise et que les fronts sont mouvants, une rencontre directe entre Poutine et Zelensky marquerait un tournant stratégique, voire symbolique. Si elle devait avoir lieu, elle serait la première du genre depuis le début de l’invasion en février 2022.
Sources : CNEWS, Politico, AFP