À peine arrivé sur le sol américain pour un sommet crucial sur l’Ukraine, Vladimir Poutine a été directement confronté à une question tranchante sur les pertes civiles imputées à la guerre. Un moment tendu qui rappelle les enjeux humains derrière les discussions diplomatiques.

Ce 15 août, Vladimir Poutine foulait pour la première fois depuis 2015 le sol américain, accueilli à Anchorage, en Alaska, pour une rencontre sous haute tension avec Donald Trump. Officiellement, le sommet bilatéral vise à discuter d’un éventuel accord de paix en Ukraine, dans un contexte où les lignes diplomatiques semblent s’épaissir plus que se rapprocher. Mais dès les premières minutes, la solennité du rendez-vous a été troublée par une interpellation inattendue.

Alors que les deux chefs d’État s’apprêtaient à entamer les discussions, une journaliste, présente à proximité de l’estrade installée sur le tarmac de l’aéroport, a lancé deux questions au président russe : « Président Poutine, avez-vous sous-estimé l’Ukraine ? » puis, plus incisive encore : « Allez-vous cesser de tuer des civils ? ». Pris de court, Vladimir Poutine n’a pas répondu. Il s’est contenté d’un geste de la main indiquant qu’il n’avait pas entendu, probablement couvert par le bruit des moteurs d’avion. Il a ensuite chuchoté quelques mots à Donald Trump, sans réaction apparente.

Ce court échange, ou plutôt ce silence, résonne comme un rappel brutal des réalités du conflit. Depuis février 2022, date de l’offensive lancée par la Russie en Ukraine, les Nations unies estiment à plus de 13 000 le nombre de civils tués dans les zones de guerre. Les pertes militaires, elles, s’élèveraient à plusieurs dizaines de milliers, de part et d’autre. À ces chiffres s’ajoutent des accusations répétées de frappes ciblant des infrastructures civiles, régulièrement dénoncées par Kiev et les ONG internationales.

Ce sommet en Alaska est le premier face-à-face entre Trump et Poutine depuis 2019. Et il se déroule sans la présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, écarté des discussions malgré ses appels à être inclus dans toute négociation impliquant l’avenir de son pays. Trump, qui se targuait de pouvoir juger en « cinq minutes » si une issue est envisageable, n’a pour l’heure donné aucune indication sur l’agenda détaillé ou les éventuels accords visés.

Sources : Le Parisien, AFP, ONU (rapport sur les victimes civiles en Ukraine, juin 2025), Getty Images