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Uranium en Chine : une découverte géologique majeure dans le désert d’Ordos bouleverse les équilibres énergétiques mondiaux

La Chine annonce la découverte de 30 millions de tonnes d’uranium dans le nord du pays, transformant le désert d’Ordos en épicentre d’une nouvelle stratégie nucléaire. Un tournant pour Pékin, et peut-être pour la géopolitique de l’énergie mondiale.

Sous les dunes du désert d’Ordos, dans le nord de la Chine, une révolution silencieuse est en marche. Longtemps perçu comme un territoire secondaire, ce bassin aride, historiquement dédié à l’exploitation du charbon et du gaz, vient de livrer un trésor énergétique insoupçonné : un gisement d’uranium de 30 millions de tonnes, le plus important jamais identifié sur le sol chinois. Cette annonce, confirmée par les autorités chinoises et relayée par China Daily, redistribue les cartes de la souveraineté énergétique dans un contexte mondial tendu.

Le sous-sol d’Ordos, constitué de formations de grès éolien, était jusqu’alors considéré comme peu prometteur pour l’exploitation nucléaire. Or, en croisant des données anciennes issues de forages pétroliers et miniers, les chercheurs ont mis en évidence une concentration inédite de minerai radioactif. Le site baptisé « National Uranium No.1 » est désormais opérationnel. L’extraction y repose sur une technologie dite in situ, injectant un mélange de dioxyde de carbone et d’oxygène dans les couches profondes pour dissoudre l’uranium sans extraction de roche en surface. Cette méthode innovante permet de limiter les impacts environnementaux tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

Au-delà de l’exploit technologique, Pékin affirme sa volonté d’indépendance énergétique. La Chine vise désormais une autosuffisance partielle, avec un tiers de sa consommation d’uranium issu de ses propres mines, un tiers obtenu via des participations étrangères, et un tiers acquis sur le marché international. Cette stratégie s’inscrit dans une réponse directe aux instabilités géopolitiques actuelles et aux tensions croissantes sur les ressources critiques.

Le projet Ordos pourrait aussi faire école. Selon le Global Times, d’autres bassins chinois, comme ceux du Tarim ou du Songliao, possèdent des caractéristiques géologiques similaires. La Chine prévoit d’étendre ses campagnes d’exploration, et envisage même d’exporter son savoir-faire technologique, affirmant ainsi une forme d’influence stratégique dans le domaine de l’énergie nucléaire.

Cette découverte rebat aussi les cartes à l’échelle mondiale. Alors que la transition énergétique stimule la demande d’uranium pour les réacteurs de nouvelle génération, la capacité de Pékin à valoriser des gisements jusque-là négligés pourrait inspirer d’autres pays. Elle pourrait également accentuer la compétition technologique autour de l’exploitation minière propre, un domaine où la Chine semble désormais avoir pris une longueur d’avance.

Dans un monde où chaque ressource stratégique devient un levier de pouvoir, le désert d’Ordos, hier marginal, pourrait bien devenir un pivot géoénergétique. Une mutation qui ne se joue ni dans les sommets diplomatiques ni dans les parquets des bourses mondiales, mais dans le silence minéral d’un sous-sol longtemps ignoré.

Source : Le Journal de l’Énergie d’après China DailyWorld Nuclear NewsGlobal Times

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