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Syrie : escalade militaire entre Israël et Damas sur fond de crise druze à Soueïda

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Après avoir bombardé le sud syrien pour défendre la communauté druze de Soueïda, Israël a étendu ses frappes à Damas, visant notamment le quartier général de l’armée et le palais présidentiel. Une offensive sans précédent, dénoncée par la Syrie, l’Iran, l’ONU et l’Union européenne, qui redoutent une aggravation majeure du conflit.


L’intervention militaire israélienne en Syrie a pris un tournant spectaculaire ce mercredi 16 juillet. Après plusieurs jours de frappes ciblées contre les forces syriennes déployées dans la ville druze de Soueïda, l’armée israélienne a bombardé le quartier général de l’armée à Damas ainsi qu’une cible militaire près du palais présidentiel. Selon un dernier bilan, trois personnes ont été tuées et 34 blessées. La célèbre place des Omeyyades, épicentre administratif de la capitale, a été partiellement détruite par les explosions, laissant les rues désertées, jonchées de débris, sous la fumée des incendies.

Ces frappes surviennent dans un climat d’extrême tension. Depuis dimanche, la province méridionale de Soueïda, bastion de la communauté druze, est le théâtre d’affrontements violents entre combattants druzes, Bédouins et forces gouvernementales. L’Observatoire syrien des droits de l’homme décompte plus de 300 morts, dont des exécutions sommaires, et des dizaines de disparus. Sous pression militaire, Damas a annoncé ce mercredi le début du retrait de ses troupes de Soueïda, en application d’un cessez-le-feu partiel, immédiatement rejeté par des chefs religieux druzes influents.

Face à ces violences, Israël, qui se positionne comme protecteur de la communauté druze en Syrie — forte de 24 000 personnes dans le Golan occupé — a haussé le ton. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a promis des « coups douloureux » si les forces syriennes ne se retiraient pas, dénonçant des exactions contre les civils druzes. Tsahal a confirmé intensifier ses frappes « toutes les dix minutes », notamment sur les infrastructures militaires de Deraa et Damas. Une division opérant jusque-là à Gaza a été redéployée vers la frontière nord.

Les réactions internationales n’ont pas tardé. L’Iran a dénoncé une « agression débridée », l’Union européenne a exigé « l’arrêt immédiat des frappes », et le secrétaire général de l’ONU s’est dit « alarmé » par l’ampleur des violences. Washington, par la voix de Marco Rubio, appelle à la « désescalade » et affirme avoir engagé des discussions avec toutes les parties. Axios rapporte que les États-Unis ont demandé à Israël de « se calmer ».

Mais dans la région, le feu couve toujours. Des dizaines de Druzes ont tenté de franchir la frontière israélo-syrienne, souvent refoulés dans la confusion par les gaz lacrymogènes des forces israéliennes. Benyamin Netanyahou a lancé un appel solennel à ses concitoyens druzes : « Ne franchissez pas la frontière ». Pour Israël, l’enjeu dépasse la solidarité minoritaire : il s’agit surtout de maintenir une présence stratégique dans un sud syrien post-Assad où le chaos pourrait faire émerger de nouvelles menaces.

Sources : Le Parisien, AFP, Le Figaro, Reuters, Times of Israël, Observatoire syrien des droits de l’homme, Syria TV, Al Jazeera

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