Selon l’Insee, près d’un ménage sur quatre en France occupe une résidence principale largement sous-utilisée, souvent en milieu rural.

Près de 24 % des ménages occupent une résidence principale disposant d’au moins trois pièces en trop, selon une étude de l’Insee publiée le 8  juillet. Une enquête intrusive et un chiffre frappant, qui révèle une autre face du mal-logement, moins bruyante que celle des suroccupations urbaines, mais tout aussi structurelle.

Ces logements surdimensionnés sont, dans 93 % des cas, des maisons individuelles. Ils se situent principalement dans des départements ruraux comme la Haute-Saône, la Creuse, le Morbihan ou les Deux-Sèvres. Plus de 60 % des ménages concernés ont plus de 60  ans, et plus de la moitié vivent dans le même logement depuis plus de vingt ans. Ces maisons sont souvent les témoins d’une vie familiale aujourd’hui dispersée, mais auxquelles les occupants restent viscéralement attachés.

L’INSEE souligne que seuls 9 % de ces ménages souhaitent déménager, contre 27 % des ménages en moyenne, et 51 % chez ceux vivant dans des logements trop petits. Ces pièces «  en trop  » sont perçues comme un avantage, un confort ou une opportunité d’accueillir enfants, petits-enfants, voire des hôtes payants ponctuels.

L’Insee observe par ailleurs que l’habitat partagé – notamment les résidences intergénérationnelles – pourrait offrir des alternatives plus adaptées et efficaces. Mais ces dispositifs restent encore marginaux, et souvent peu accessibles dans les zones rurales. La tendance générale est donc au maintien dans un logement sous-occupé, à rebours des dynamiques de densification promues par les politiques publiques.

L’INSEE interroge la capacité à adapter le parc résidentiel existant aux besoins contemporains. Elle souligne les défis énergétiques, logistiques, voire sociaux liés à cette question, négligeant toutefois la liberté des individus à jouir du fruit de leur labeur.

Source : Insee (8 juillet 2025)