Alors que les tensions militaires s’intensifient au Moyen-Orient, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a lancé ce vendredi 13 juin un appel pressant à la retenue, après les frappes israéliennes visant l’Iran. Il a rappelé de manière solennelle que « les installations nucléaires ne doivent jamais être attaquées ». Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Grossi a ensuite déclaré que l’attaque israélienne contre l’installation nucléaire iranienne de Natanz aurait pu endommager les centrifugeuses et qu’il y avait une contamination radiologique et chimique à l’intérieur de l’installation. L’Iran a également informé l’AIEA que les sites nucléaires de Fordo et d’Ispahan ont été touchés.
Dans une déclaration adressée au conseil des gouverneurs de l’AIEA, Rafael Grossi s’est dit « profondément préoccupé » par l’évolution de la situation. Il a averti que toute action militaire mettant en péril la sûreté des sites nucléaires pourrait avoir des effets graves et irréversibles. Cette mise en garde intervient alors que plusieurs sites militaires et nucléaires iraniens ont été la cible d’une opération israélienne baptisée « Rising Lion », menée dans la nuit du 12 au 13 juin.
Un appel urgent à la désescalade
« Je réitère qu’aucune installation nucléaire ne doit jamais être prise pour cible », a insisté Grossi. Il a exhorté toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue, afin d’éviter une escalade incontrôlable dans une région déjà fortement instable.
Grossi alerte le Conseil de sécurité de l’ONU
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, a lensuite ancé une alerte solennelle devant le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite des frappes israéliennes visant des installations nucléaires iraniennes, notamment le site de Natanz. Il a appellé à une désescalade immédiate, qualifiant ces attaques de menace grave pour la sécurité régionale et mondiale.
Natanz visée, installations critiques endommagées
Selon les informations communiquées à l’AIEA, la centrale d’enrichissement de Natanz a été touchée ce vendredi matin. La partie en surface du site pilote, où était produit de l’uranium enrichi jusqu’à 60 %, a été détruite. L’infrastructure électrique essentielle – postes de transformation, alimentation principale, générateurs de secours – a également été anéantie.
Bien que la salle souterraine contenant les cascades de centrifugeuses n’ait pas été touchée physiquement, la perte de courant pourrait avoir endommagé les équipements sensibles à l’intérieur. À ce stade, le niveau de radioactivité à l’extérieur du site reste normal, sans impact direct sur la population ni sur l’environnement.
Cependant, une contamination radiologique et chimique a été détectée à l’intérieur des installations, notamment par des particules alpha. Cette contamination est jugée gérable avec des mesures de protection appropriées.
Des frappes signalées à Fordow et Esfahan
L’Iran a également rapporté à l’AIEA des activités militaires autour des sites nucléaires de Fordow et Esfahan, qui hébergent d’autres infrastructures critiques, comme une usine de fabrication de combustible et une unité de conversion d’uranium. L’agence ne dispose cependant pas encore de données suffisantes pour évaluer les dégâts.
« Une violation du droit international »
Grossi rappelle que toute attaque contre des installations nucléaires civiles constitue une violation du droit international, des principes de la Charte de l’ONU et du Statut de l’AIEA. Il cite notamment les résolutions GC(XXIX)/RES/444 et GC(XXXIV)/RES/533, qui condamnent toute menace ou attaque armée contre des installations nucléaires à usage pacifique.
Il souligne que de telles actions pourraient entraîner des rejets radioactifs aux conséquences dramatiques, bien au-delà des frontières de l’État attaqué.
Un appel à la diplomatie
Malgré l’escalade, Grossi insiste sur le fait que le seul chemin durable pour l’Iran, Israël et la communauté internationale repose sur le dialogue et la diplomatie. Il appelle à la reprise immédiate des discussions, et souligne le rôle unique de l’AIEA comme plateforme technique, neutre et transparente.
L’agence a activé son Centre d’urgence, qui est en contact permanent avec les autorités iraniennes, et a constitué une cellule de crise dédiée. Elle se tient prête à déployer des experts en sûreté nucléaire et en sécurité radiologique, en complément de ses inspecteurs déjà présents sur le terrain.
Enfin, Grossi annonce qu’il est prêt à se rendre en Iran dès que possible, afin d’évaluer la situation et de garantir la sécurité, la non-prolifération et la transparence du programme nucléaire iranien.