Les géants du numérique sont sommés de réagir. Convoqués hier, au ministère en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes, les représentants de Meta, TikTok, Snapchat, X (anciennement Twitter), YouTube et Twitch ont été priés de s’expliquer sur la prolifération des contenus haineux visant notamment les mineurs. Une deadline : le 14 juillet 2025, pour fournir des réponses concrètes.
La réunion, qui s’est tenue ce lundi à Paris, était présidée par Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, et Clara Chappaz, ministre déléguée au Numérique et à l’Intelligence artificielle. L’Arcom et la plateforme de signalement Pharos étaient également présentes. En revanche, les signaleurs de confiance, ces associations accréditées pour demander le retrait prioritaire de contenus, brillaient par leur absence.
Au cœur des échanges : les dérives constatées sur les plateformes. Le gouvernement a présenté une note détaillée répertoriant des cas précis, allant de l’incitation à la haine et à la violence, jusqu’à des contenus toxiques comme ceux promouvant la maigreur extrême (notamment les hashtags du type #Skinnytok) ou les vidéos problématiques du vidéaste AD Laurent, dont le compte a été suspendu le 16 mai.
Une exigence de résultats, pas de débats moraux
Pour Aurore Bergé, la question n’est pas morale mais juridique. Elle a rappelé que le Digital Services Act (DSA) impose aux plateformes le retrait rapide de tout contenu manifestement illégal signalé par les utilisateurs ou les autorités. Faute de quoi, elles s’exposent à des sanctions allant jusqu’à 6 % de leur chiffre d’affaires mondial.
« Il y a une marge de progression significative », a admis la ministre à l’issue de la réunion, avant d’ajouter : « C’est la raison pour laquelle on va les revoir et continuer à y travailler collectivement. »
Un compte à rebours lancé jusqu’au 14 juillet
Le gouvernement exige des réponses écrites précises avant le 14 juillet. Objectif : clarifier les pratiques de modération, l’échelle des sanctions appliquées, les seuils de tolérance, et les dispositifs de vérification de l’âge des utilisateurs.
Une nouvelle réunion est déjà prévue avant cette date pour évaluer les avancées de chacun. En fixant un ultimatum, la France espère accélérer la mise en œuvre du DSA et protéger efficacement les plus jeunes internautes.
Source : mac4ever.