Alors que les combats à Gaza s’intensifient, les appels à une aide humanitaire d’urgence se multiplient sur la scène internationale. Au premier plan de ces demandes, la France exhorte à une reprise immédiate et sans entrave de l’aide à la population civile, alors que de nouvelles opérations militaires israéliennes sont en cours dans la bande de Gaza.
Dimanche 19 mai, les forces israéliennes ont annoncé avoir lancé une vaste offensive terrestre dans le nord et le sud de Gaza, dans le cadre de l’opération baptisée « Les chariots de Gédéon ». Cette offensive, déclenchée au cours des dernières vingt-quatre heures, marque une nouvelle intensification des combats dans une enclave déjà ravagée par des mois de guerre. Selon le communiqué de l’armée israélienne, l’objectif est de neutraliser les capacités militaires du Hamas, qualifié de groupe terroriste par Israël, tout en maintenant une pression continue sur les combattants palestiniens disséminés dans différents secteurs du territoire.
Appel de la France à un accès humanitaire sans condition
Dans ce contexte de recrudescence des hostilités, la diplomatie française a élevé la voix pour alerter sur la situation humanitaire sur place. À travers un communiqué publié par le ministère des affaires étrangères, Paris appelle à une réactivation immédiate, massive et sans obstacles de l’acheminement de l’aide humanitaire vers la population gazaouie. « Le soutien à la population civile de Gaza est une nécessité absolue », a insisté le ministère, déplorant une interruption prolongée de l’aide vitale en raison de la fermeture ou du dysfonctionnement des points de passage. La France plaide pour une coordination renforcée avec les agences humanitaires et exhorte les parties concernées à garantir la sécurité des convois et du personnel médical.
Une bande de Gaza de plus en plus inaccessible
L’accès humanitaire à Gaza reste gravement compromis, notamment depuis la fermeture du point de passage de Rafah par les forces israéliennes début mai. Rafah constituait jusqu’alors un canal essentiel pour les livraisons de nourriture, de médicaments et de carburant fournis par les Nations unies et d’autres organisations. L’ouverture d’un corridor via Kerem Shalom, annoncée temporairement, ne permet pas de compenser les besoins criants d’une population estimée à plus de deux millions de personnes, dont une majorité vit déjà dans des conditions précaires. Selon l’ONU, les réserves de carburant nécessaires au fonctionnement des hôpitaux sont quasi épuisées, tandis que les services d’eau et d’électricité sont à l’arrêt dans de nombreuses zones.
Offensive israélienne et risque d’escalade régionale
Sur le terrain, les combats s’intensifient, notamment autour de Rafah, dans le sud de Gaza, où l’armée israélienne poursuit ses opérations malgré les avertissements de la communauté internationale. Les autorités israéliennes affirment que cette offensive est centrée sur la destruction des infrastructures souterraines du Hamas, et sur la récupération d’otages israéliens détenus depuis l’attaque du 7 octobre. En parallèle, les tensions s’accroissent avec les pays voisins, notamment l’Égypte, qui s’est insurgée contre l’occupation du point de passage frontalier, considéré comme un point névralgique stratégique pour la sécurité régionale.
L’impact humanitaire ne cesse de s’aggraver. Du côté de la population civile, les évacuations demeurent extrêmement difficiles en raison de l’insécurité permanente et de l’absence d’abris sûrs. Des milliers de personnes déplacées, ayant fui le nord de Gaza, se retrouvent à nouveau prises au piège des combats dans le sud. Les ONG, largement entravées dans leur action, alertent sur une situation proche de la catastrophe humanitaire, avec un risque accru d’épidémies, de malnutrition généralisée et d’effondrement des structures sanitaires.
Dans ce climat où l’urgence domine, la mobilisation diplomatique semble s’accélérer. Paris s’engage à soutenir les initiatives d’accès humanitaire par tous les moyens diplomatiques à sa disposition, et appelle à une pression internationale coordonnée pour obtenir la levée immédiate des blocages. Si une solution politique reste encore lointaine, les organisations humanitaires insistent sur l’urgence de faire passer la survie des civils avant les impératifs militaires.