Le procès pour le meurtre de Lionel, un jeune de 16 ans tué lors d’une fusillade en janvier 2021 à Bordeaux, a pris une tournure inattendue ce lundi 12 mai au tribunal. Une violente bagarre a éclaté dans l’enceinte de la cour d’assises de la Gironde, impliquant une vingtaine de personnes, au moment où le procès des huit suspects, dont trois jugés pour meurtre en bande organisée, battait son plein. Cette altercation a mis en lumière les tensions persistantes entre les quartiers bordelais, notamment celui des Aubiers et de Saint-Louis Chantecrit.
Alors que l’audience se déroulait dans une atmosphère relativement calme, l’arrivée de plusieurs individus extérieurs au procès a changé la donne. Des hommes vêtus de noir, visiblement impressionnants, sont entrés dans la salle. Ils ont rapidement exprimé leur sympathie envers les accusés, une attitude qui a immédiatement provoqué l’intervention de la présidente du tribunal. Mais ce n’était que le début d’une escalade de violence.
Une bagarre incontrôlable dans la salle d’audience
À la sortie de l’audience, les individus se sont mêlés aux habitants des Aubiers et ont lancé une série de coups, plongeant la salle dans un chaos total. Me Yann Herrera, avocat de la famille de la victime, témoigne de l’ampleur de la violence : « Ils sont passés par-dessus les tables, c’était totalement anarchique. Les policiers étaient débordés et en sous-effectif. » Ce moment a marqué une première dans la carrière de cet avocat, qui a affirmé n’avoir jamais vu une telle violence dans une salle d’audience en vingt ans de pratique.
Des blessures et une enquête en cours
Les affrontements se sont ensuite déplacés dans la salle des pas perdus, où des fonctionnaires de police ont été blessés en tentant de rétablir l’ordre. Une enquête a été ouverte pour comprendre les circonstances de cette violente rixe, avec des accusations d’attaques physiques et d’insultes entre les deux groupes impliqués.
Un avocat des accusés, Me Grégoire Mouly, a également dénoncé à BFMTV cette explosion de violence : « Je n’ai jamais vu un tel déferlement de violence dans une salle d’audience. » Il a souligné que des mesures de sécurité supplémentaires, comme un huis clos ou une escorte plus renforcée, pourraient être nécessaires pour éviter de nouveaux incidents dans les jours à venir.
Le contexte du meurtre de Lionel
Ce procès fait suite à la mort tragique de Lionel, un jeune de 16 ans, abattu lors d’une fusillade en janvier 2021 dans le quartier des Aubiers. Ce jour-là, Lionel vendait des pâtisseries pour financer son futur voyage au ski quand des tireurs ont ouvert le feu à l’arme automatique devant son immeuble. Les témoins ont rapporté que l’un des tireurs a crié : « Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez » avant de poursuivre les jeunes adolescents qui fuyaient, sous des cris violents. Lionel, atteint de deux balles, est décédé sur place, tandis que trois autres adolescents ont été blessés.
Une audience sous surveillance renforcée
Suite à ces incidents graves, la cour d’appel de Bordeaux a décidé de maintenir une surveillance renforcée pour la suite du procès, qui devrait se poursuivre jusqu’au 23 mai. Cette mesure vise à assurer la sécurité de tous les participants au procès et à prévenir toute nouvelle violence dans un climat déjà très tendu.
Source : BFMTV