Samedi 10 mai, une déclaration de Thierry Ardisson dans l’émission Quelle époque ! sur France 2 a enflé les débats, après que l’animateur ait comparé la situation à Gaza au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Une analogie qui a provoqué des réactions vives de la part de plusieurs organisations, dont le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France) et la LICRA (Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme).
Dans le cadre de la promotion de son nouveau livre, Thierry Ardisson était invité sur le plateau de Quelle époque ! avec Léa Salamé. Au cours de l’émission, Raphaël Pitti, médecin humanitaire, a décrit la situation tragique à Gaza, évoquant des images d’enfants dénutris et les souffrances humaines vécues dans le contexte de ce conflit. C’est alors qu’Ardisson, prenant la parole, a comparé cette situation à Auschwitz-Birkenau.
« C’est Auschwitz, voilà, c’est tout ce qu’il y a à dire », a-t-il affirmé, avant de conclure par : « On nous dira “mais vous saviez”. C’est ça qui est fou. » Cette déclaration a rapidement déclenché de nombreuses indignations, notamment des associations qui défendent la mémoire de la Shoah.
Une analogie condamnée par le CRIF et la LICRA
Le CRIF et la LICRA ont réagi fermement à la comparaison jugée inacceptable. La LICRA, sur les réseaux sociaux, a dénoncé ce qu’elle considère comme une banalisation de la Shoah dans le débat public. Sur X (anciennement Twitter), l’organisation a réagi : « Le nazisme et la Shoah ne sont pas l’alpha et l’oméga de toutes les crises nationales et internationales. Gaza n’est pas Auschwitz. »
Yonathan Arfi, président du CRIF, a quant à lui exprimé son mécontentement en affirmant : « Non, Thierry Ardisson, Gaza n’est pas Auschwitz ! » Il a également précisé que « la mémoire de la Shoah n’est jamais autant convoquée que par ceux qui veulent la retourner contre les Juifs », avant d’ajouter que de telles analogies ne faisaient que diminuer la gravité de l’Holocauste.
Thierry Ardisson présente ses excuses
Face à la levée de boucliers, Thierry Ardisson, qui est habituellement connu pour son franc-parler et ses rares excuses publiques, a décidé de revenir sur ses propos. Dans un communiqué, il dément toute forme d’antisémitisme de sa part rappelant que lors de l’émission « Quelle Époque |», il a commencé par s’« émouvoir du sort réservé, par exemple, à Jérôme Guedj » et qu’il avait « viré Dieudonné en direct de « Tout le monde en parle » parce qu’il rallumait la mèche de l’antisémitisme » en 2004. « Ma participation à la Marche contre l’antisémitisme le 12 novembre 2023, confirmait ma position », ajoute-t-il avant de conclure : « Il se trouve que, toujours dans « Quelle Époque |», suite au bouleversant discours du Dr Pitti, j’ai comparé Gaza à Auschwitz ». « L’émotion était sans doute trop forte et mon propos exagéré. Je prie mes amis juifs de bien vouloir me pardonner. »
Les propos de Thierry Ardisson soulèvent des questions importantes sur la manière dont les analogies historiques sont utilisées dans le débat public, notamment dans le contexte des conflits contemporains, mais également sur la liberté d’expression.
Source : CNews.